jeudi 21 novembre 2013

Persécutions faites aux Roms, septembre 2013

[ Attention, article en cours de rédaction ]

Chaque mois, nous tentons de dresser la liste des persécutions subies par le peuple rom à travers l'Europe. Bien sûr, cette liste ne peut être exhaustive. Nombre d'agressions racistes et isolées ne peuvent être recensées. C'est pourquoi nous faisons aussi appel à votre vigilance pour nous prévenir, attirer notre attention sur tel ou tel cas dont vous auriez été témoins. Ensemble, nous pouvons alerter les consciences, renforcer les actes de résistance et entraver ainsi le cycle dangereux des persécutions.



  • Dimanche 1er septembre
Le Havre (76), France : Afin de leur éviter le traumatisme d'une nouvelle expulsion, le Collectif de soutien aux familles Roms du Havre les ont aidées à quitter les jardins paroissiaux.
C’est à une partie de cache-cache avec les forces de l’ordre que se sont livrées hier les 11 familles installées illégalement depuis le 20 juillet, dans le quartier de l’Eure, derrière l’église Saint-Augustin. Selon les informations du collectif Hébergement l’urgence, c’est maintenant, l’expulsion rendue possible depuis l’avis de justice signé le 26 juillet dernier, est imminente. « Partir avant est le moyen pour eux de sauver le peu qu’ils ont. Ils ne veulent pas revivre l’expulsion du 16 juillet, au cours de laquelle ils ont perdu leurs matériels de cuisine et leurs chauffages », explique un bénévole. Mais pour aller où ? C’est toute la question. Tous ont inscrit leurs enfants dans les écoles voisines et veulent absolument qu’ils fassent leur rentrée mardi. « Un huissier et la police sont encore passés samedi pour leur dire de libérer le camp pour lundi », confirme Jacky Lemonier, membre du collectif. Alors il faut faire vite. « Nous savons que ce camp est illégal, mais nous demandons l’application de la directive du 26 août 2012 qui prévoit, avant d’expulser, de trouver des solutions de relogement dans des conditions décentes », poursuit-il.

Marseille (13), France : L'adoption tarifée est fréquente dans de nombreux milieux, mais elle déclenche une surenchère médiatique lorsque des Roms ou des Gens du Voyage y prennent part. Depuis le 30 août 2013  se  multiplient dans différents médias  les discours, souvent calqués les uns sur les autres, associant les mots roms, gens du voyage et trafics d’enfants. Ces faits divers, situés à Marseille et en Corse, ouvrent au moins deux questions : pourquoi parle-t-on aujourd’hui d’informations judiciaires ouvertes début juillet en faisant référence à des affaires datant de 1993, 2001 et 2005 ? Pourquoi ne parle t-on pas de toutes les autres affaires d’adoptions crapuleuses impliquant des individus de toutes origines et cultures ? 

  • Lundi 2 septembre
Florence, Italie : L'association Nazione Rom donne l'alerte : "La municipalité de Florence viole les droits de l'homme les plus fondamentaux." Face à l'urgence, l'association demande la convocation urgente d'une table ronde pour l'intégration.
"Les expulsions ont rendu les conditions de vie dramatiques pour des dizaines de familles, et environ 116 personnes ont été jetées à la rue", est-il expliqué dans la Lettre ouverte de Nazione Rom


Besançon, France : Depuis avril 2013, date de l’expulsion de son logement, la famille Hokic/Alimanovic vit dans deux camionnettes, au pied du 20, rue de Cologne à Besançon. Pour les habitants du quartier, il est inacceptable que ces enfants, tous scolarisés dans le quartier, reprennent les cours sans avoir un logement décent.

Une délégation a été reçue qui a remis plusieurs pétitions à la Préfecture. Rien n’étant ressorti de cette rencontre, d’autres mobilisations sont prévues.

Paris, France : 
  • Mardi 3 septembre
Marseille (13), France : Une quarantaine de Roms installés sur des terrains privés à Château-Gombert dans le 13e arrondissement de Marseille en ont été expulsés lundi, quatre jours après l'évacuation d’un campement dans le même quartier, a-t-on appris auprès de la préfecture des Bouches-du-Rhône.
La préfecture a précisé qu’il s’agissait d’une évacuation menée à la demande de deux propriétaires, intervenant dans le cadre d’un flagrant délit, dans les 24 heures suivant l’installation des Roms.
Les personnes installées sur ces terrains sont peut-être les mêmes que celles évacuées d’un autre terrain quelques jours plus tôt, a-t-on ajouté.
Le 30 août, une centaine de Roms, dont une vingtaine d’enfants, avaient été expulsés d’un campement de baraquements et de caravanes dans ce même quartier du nord de la ville. Cette expulsion intervenait après deux décisions de justice rendues le 21 mars et le 30 juillet, ordonnant à ces personnes de partir.
Mardi, le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence doit rendre sa décision concernant l’expulsion de 200 Roms installés sur un terrain de Velaux (Bouches-du-Rhône). Le 12 septembre, ce sera au tour de celui de Marseille de se prononcer sur l’expulsion, demandée par la mairie phocéenne, de familles roms installées dans le quartier de la Madrague-Ville autour d’une unité d’hébergement d’urgence. Cette unité en accueille une partie depuis un an en raison de leur expulsion des pelouses de la Porte d’Aix.
«Il y a un discours officiel porté par les dirigeants politiques mais dans la pratique, on continue à expulser sans leur proposer de solution, sinon de continuer leur errance ou de retourner en Roumanie», a déploré Bernard Eynaud, de la Ligue des Droits de l’Homme des Bouches-du-Rhône.

Décines (69), France : Depuis la fin de la semaine dernière, une trentaine de Roms du camp de Vaulx-en-Velin s'est réfugiée à Décines, où ils ont été accueillis par les Fils de Butte, opposants au projet de Grand Stade de football. Ils ont également provoqué la colère des riverains qui refusent de voir plus de squatteurs venir près de leurs habitations.
Les Roms et les Fils de Butte ont été délogés par un important dispositif d'une soixantaine de policiers (GIPN, CRS...). L’évacuation du camp a été précipitée par l’arrivée de trois familles de Roms, expulsées d’un bidonville à Vaulx-en-Velin. « L’accueil de ces familles a généré certaines tensions avec les riverains », justifie Jérôme Sturla, maire socialiste de Décines.

  • Mercredi 4 septembre
Triel (78), France : Nicolae, habitant d’un campement, a déclaré à Amnesty International : « Je suis venu [en France] pour mes enfants, afin qu’ils puissent aller à l’école et avoir un meilleur avenir, qu’ils puissent réussir quelque chose dans la vie. » Or ces expulsions à répétitions ont des répercussions sur la santé et sur l’éducation, car elles interrompent les accompagnements médicaux et la fréquentation scolaire.
Deux fillettes Roms interdites d'école
à la rentrée des classes
Villebon-sur-Yvette (91), France : 
Deux petites filles roms, Maria-Valentina (6 ans) et Rebecca (8 ans), se sont vues refuser l’accès à l’école Les Casseaux pour la rentrée scolaire, la mairie anticipant déjà l’expulsion de leurs familles d’une usine désaffectée pour refuser leur inscription. Leurs parents sont en effet attendus au tribunal d’instance d’Évry, le 20 septembre, en vue d’une expulsion de l’usine désaffectée Galland où plusieurs familles Roms résident actuellement.

« Le maire, Dominique Fontenaille et son adjoint, M. Gautier, considèrent qu’il n’y a pas d’intérêt à scolariser ces enfants pour vingt jours si leur famille est ensuite expulsée, affirme Ophélie Guin, conseillère municipale d’opposition. Mais la décision de justice ne s’appliquera pas du jour au lendemain, ça peut durer plusieurs mois. C’est à se demander s’ils craignent que la scolarisation des enfants remettent en cause la procédure d’expulsion. »
La décision s’avère d’ailleurs être en contradiction avec les déclarations du Ministre de l’Éducation nationale,  Vincent Peillon, le 27 août dernier : « Il faut que tous les enfants soient accueillis scolairement et il ne doit pas y avoir de rupture scolaire. Donc quand il y a des déplacements qui peuvent être tout à fait nécessaires de camps de Roms, il faut avant qu’ils aient lieu s’assurer que les enfants ne vont pas avoir de rupture de leur scolarité. »
Dominique Fontenaille défend ainsi sa position : « En vue de la comparution des familles Roms devant le tribunal d’Évry le 20 septembre, il ne nous est pas paru intelligent de les intégrer. Si la justice décide de repousser l’expulsion, nous les accepterons à l’école. En attendant, sauf obligation de l’inspection académique, nous nous refusons à les scolariser.» Pour Claude Peschanski, membre du collectif SAVALFERR (Solidarité à Villebon avec les familles Roms et Roumaines), ce que fait le maire est « illégal. Si rien ne bouge, on va faire appel au préfet pour faire appliquer les lois. D’autres enfants Roms ont été scolarisés et leurs parents ne comprennent pas ce refus. »

Montbéliard (25), France : Expulsion d'une famille kosovar au lendemain de la rentrée des classes, une décision préfectorale qui choque les responsables d’associations. Assignée à résidence depuis près deux mois, la famille ne peut pas être soumise à une mesure d’éloignement tant qu’elle n’est pas réunie (Convention européenne des Droits de l’homme).
Depuis le 4 septembre, les quatre Roms sont hébergés dans un hôtel bisontin où ils sont à nouveau assignés en résidence. " Nous avons contacté une avocate. Si la famille rentre au Kosovo, elle est en danger ", explique Gérard Delavelle, membre de RESF en brandissant une lettre de l’association Fraternité rom : " Tout retour est actuellement inenvisageable et les risques sont réels pour les Roms en cas de réinstallation dans leur région d’origine où ils sont à la merci de la vindicte de la majorité albanophone " , confirme le vice-président de l’association.
Le 4 septembre,  à 6 heures du matin, la Police aux frontières (PAF) et des membres du CADA (Commission d’accès aux documents administratifs) ont fait irruption dans l'appartement de la famille Ramadani qui faisaient l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français. La FCPE dénonce « des méthodes inadmissibles » en rappelant notamment, « le droit des enfants à la scolarité ». 
Saint-Fons (59), France : 82 personnes ont été expulsées vendredi 5 septembre de l’un des plus grands bidonvilles de l’agglomération lyonnaise, celui de Saint-Fons, boulevard Sampaix, selon les chiffres de la Préfecture du Rhône. Six familles avec enfants de moins de trois ans ont été hébergées en urgence.
Une partie des Roms du bidonville se sont réinstallés juste à côté de leurs anciennes cabanes, ce terrain n’étant en effet pas expulsable dans son intégralité. Le bidonville est en réalité composé de trois parcelles dont une, propriété d’EDF, n’est pas concernée par la décision de justice du 17 avril 2013 qui fonde cette opération de la police décidée par le préfet du Rhône.
Contacté en fin de matinée, Jean-Phillipe, du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples), présent sur les lieux lors de l’expulsion, « affirme qu’il n’y a pas eu de problèmes : La scène était surréaliste. Ils sont passés d’un côté à l’autre… sans avoir rien préparé. Actuellement, les baraquements sont en cours de destruction. »
Sept obligations de quitter le territoire (OQTF) ont été notifiées, laissant aux personnes un mois pour quitter la France ; trois autres OQTF étaient exécutoires.


Choisy-le-Roi (94), France :  Trois familles évacuées à nouveau en errance. 17 Roms, dont 7 enfants ont dû quitter leur campement de fortune situé sous l’A86, dans le quartier du Lugo à Choisy-le-Roi, où ils étaient installés depuis quelques semaines, à l’abri des regards derrière une épaisse végétation. L’évacuation s’est faite entre 7 heures et 8h30, une semaine après la notification de l’arrêté d’expulsion pris par le préfet.
« Le lieu où ils s’étaient établis leur faisait courir de grands dangers, indique-t-on en préfecture. Ils s’étaient installés dans un local technique avec des machines désaffectées. Au sol, il y a six grandes ouvertures d’1m50 à 2 m qui donnent sur une fosse remplie d’eau. Il y avait un réel risque, notamment pour les enfants. »
Des propositions d’hébergement ont été faites aux occupants du camp et un minibus les attendait pour les conduire à l’hôtel. Mais à l’exception d’un vieil homme, le reste des occupants les a déclinées. « On ne veut pas aller à l’hôtel pour deux ou trois jours et devoir partir après », explique Sylvia Stancu, une mère de famille restée sur place après l’évacuation. Avec ses trois enfants, dont une fille scolarisée à l’école Jean-Jaurès de Vitry, son mari et une grand-mère, elle comptait passer la nuit sur le trottoir, sous le pont de l’autoroute. « On est en France depuis 2001, on ne vole pas, on fait juste la manche au supermarché, pourquoi ils nous mettent dehors, s’interroge encore Sylvia. On n’a pas d’allocations, pas d’assistante sociale, on a rien. »

  • Vendredi 6 septembre
Enfants roms de Jász-Nagykun-Szolnok,
exclus de la nouvelle école publique
Jász-Nagykun-Szolnok, Pusta, Hongrie : Les parents d'enfants roms n'ont pas été informés en temps et en heure de l'ouverture d'une nouvelle école publique locale, ce qui a exclu de fait les enfants roms .

Alors que le gouvernement national gère la nouvelle école élémentaire catholique Szászbereki Kolping, où l'inscription gratuite, seuls les parents non roms ont informés de l'ouverture de l'école.

L'exclusion de l'école des élèves roms intervient alors que les responsables du Fidesz, le parti au pouvoir, mettent en oeuvre la gestion des écoles par le gouvernement central.
Le village Jász-Nagykun-Szolnok a une histoire par rapport à  la ségrégation scolaire. Au cours des dernières années , les élèves non roms ont fréquenté une école gérée par la commune, tandis que les enfants roms étaient rattachés à une institution gérée par l'Etat. En 2011, la plus haute cour de Hongrie avait jugé que ces pratiques étaient une forme de discrimination et devaient prendre fin.

La Spezia, Italie :

Une famille rom du campement rue de Carvin
Lille, septembre 2013
Lille (59), France : Une nouvelle opération de réduction de l'espace occupé par un campement de Roms à Lille-Sud a eu lieu au matin, en préparation d'une évacuation totale avant le mois d'octobre, a annoncé la préfecture du Nord. Environ 30 caravanes ont été déplacées et une trentaine de cabanons ont été détruits sur ce campement. Une précédente opération du même type avait déjà eu lieu le 25 juillet 2013. Une ordonnance d'expulsion été accordée par le Tribunal de Grande Instance de Lille, à la demande de la ville de Lille, propriétaire du terrain qui doit être vendu et devenir le chantier du futur Lillenium.
Aujourd'hui, près 750 personnes vivent dans ce campement situé rue de Carvin. 98 familles, soit 484 personnes, ont accepté de participer à un diagnostic social. Parmi celles-ci, "une dizaine de familles volontaires devraient être en mesure de rejoindre un des logements identifiés en dehors de l'agglomération lilloise par l'Etat en lien avec les collectivités locales".

  • Samedi 7 septembre
  • Dimanche 8 septembre
  • Lundi 9 septembre 
Jlobine, Biélorussie : Pour se préparer à accueillir le festival Dazhynki, une célébration liée aux récoltes et accueillie chaque année dans une ville différente, la ville de Jlobine, située à l'est du pays, a entrepris une vague de travaux pour accueillir solennellement le président de Biélorussie, Alexandre Loukachenko qui assiste traditionnellement au festival. Mais ces préparatifs ont été désastreux pour une petite communauté de Roms vivant à la périphérie de Jlobine. Dans l'effort de nettoyage, les autorités de la ville ont démoli sept maisons, apparemment construites sans permis, expulsant ainsi deux douzaines de personnes appartenant à la communauté rom. 

Italie : Les tribunaux italiens condamnent Roms et sans-abris à des peines de prison ferme quand ils ramassent des objets dans les décharges et les poubelles, pour «vol avec circonstances aggravantes». EveryOne Group a donc lancé un appel urgent à l'ONU, à l'Union européenne, au Pape François et aux institutions italiennes. Les autorités italiennes mènent une nouvelle persécution judiciaire contre les Roms et les sans-abris. Alors que les objets récupérés ne sont que des planches de bois, des vieux pots et des appareils électriques cassés et sans valeur, les condamnations vont de un à six ans de prison ferme, avec une amende allant de 103 à 1032 Euros. Actuellement, EveryOne Group tente de venir en aide à onze jeunes Roms en attente de jugement pour «vol avec circonstances aggravantes». L'espoir d'éviter des condamnations lourdes reste minime. 

Cholet, France : Déclaration négationniste de Gilles Bourdouleix, maire de Cholet lors du conseil municipal du 9 septembre : « Je voudrais qu'on m'explique où en France il y a eu extermination des Tsiganes. Je rappelle qu'il y a eu internement de Tsiganes et pas extermination en France (...)  Je vous parle de la France. (...) Écoutez le massacre de Tsiganes en Europe ça a été très simple. Ça a été dans les pays balkaniques et les pays de l'est uniquement. Il n'y a pas eu de déportation ou d'extermination comme la population juive.. Relisez l'histoire.. mais au delà de ça.. on ne peut pas spontanément aller tenir éventuellement les propos (qui lui  sont prêtés NDLR).. C'est (ce) que je suis en train de vous expliquer à aucun moment on va imaginer... qu'on va aller parler des Tsiganes comme ça... surtout quand vous avez devant vous non pas des Tsiganes...mais des Nazis.. qui vous font le salut nazi en vous traitant d'Hitler... (brouhaha...) les choses sont aussi simples que ça.»
Nîmes (30), France : Au mois de mai dernier, le Collectif Solidarité Roms du Gard parlait de « non assistance à personnes et à enfants en danger.» Depuis, plus précisément le 17 juin dernier, le dossier portant sur la situation des quinze familles installées sur un terrain à la sortie de Caissargues, propriété du Réseau Ferré de France, après avoir été expulsées du campement de la route d’Arles au mois d’août 2012, était passé sur le bureau du préfet du Gard, Hugues Bousiges.  Ce fameux 17 juin 2013, lors d’une réunion en préfecture, “une grande messe” comme la surnomme les membres du Collectif, des annonces avaient été faites. Un terrain militaire avait été envisagé pour accueillir ces familles de Roms. « Si ce terrain fait l’affaire, nous nous mettrons en quête d’une quinzaine de mobiles-home pour héberger ces familles » avait même lancé le préfet. Malheureusement, pour cause de pollution, cette option a dû être abandonnée. Alors ces familles sont restées dans leur bidonville dépourvu d’eau, d’électricité et de toilettes. « Aujourd’hui malheureusement, la vie des Roms au campement, qui est éloigné du centre de Nîmes se dégrade. A l’heure de la rentrée où les enfants devraient être à l’école, le découragement des familles et la violence marquent davantage encore leur empreinte. Dans la ligne de la circulaire du 26 août 2012, un diagnostic social avait bien été réalisé en mai, de même qu’un bilan d’employabilité après la réunion extraordinaire de juin. Trois associations, La Croix Rouge, l’Adejo et Quartier Libre, ont été missionnés pour ces études. Mais pas l’ombre d’un pilotage réel de cette action, pourtant tout à fait indispensable pour parvenir à la mise en place d’un accompagnement effectif de ces familles » dénonce le Collectif Solidarité Roms du Gard dans une lettre ouverte adressée au préfet Alain Régnier, délégué interministériel pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées, et présentée ce mardi à la presse locale.

De ces problèmes de logement et d’employabilité en découle un troisième problème, celui de la scolarité. « Une vingtaine d’enfants doivent entrer en primaire et au collège. Alors oui, ils sont bien inscrits, aux écoles de Nîmes, Mas de Ville, Charles-Martel, La Placette et au collège de Bouillargues. Mais aucun ne va à l’école. Le campement est beaucoup trop loin de ces établissements» explique Françoise Akoum entourée de Philippe Verseilles, Roger Mathieu et Odile Aigon. Tous posent sur la table le problème de manque d’argent de leurs protégés. « Ils ne peuvent pas payer de titre de transport scolaire de même que le carburant à mettre dans le réservoir de leur voiture, pour ceux qui en ont une.»
« Nous sommes extrêmement en colère. Nous ne jugeons pas la qualité du travail des associations, mais il faut arrêter de faire des actions dispersées qui engendrent des tensions au sein même du camp. Il faut offrir un véritable accompagnement social à ces familles et proposer des solutions pour arriver à une situation transitoire saine avant leur installation dans des logements définitifs.» Et l’affaire devient urgente puisque d’ici la fin de l’année, RFF devrait récupérer son terrain.

  • Mardi 10 septembre
Aix-en-Provence (13), France : Le campement rom de Vasarely a été évacué dès 9h du matin par les forces de police. Parmi la dizaine de témoins présents ce matin-là, Philippe Chouard, du Collectif aixois pour le droit et la dignité des Roms, immigrés et sans-papiers (Caddris) réagit : « Les 15 familles roms ne s'y attendaient pas vraiment.» 

Lezennes (59), France : En préambule du conseil municipal, Marc Godefroy, maire de Lezenne, a rappelé son coup de semonce au sujet du camp rom installé sur sa commune. Trois jours plus tôt, il avait exigé le «départ sans délai» des familles Roms du boulevard de Tournai, en s'adressant au préfet, avant de convoquer la presse. Il demande à l’État de prendre en charge les quelque 70 personnes installées dans ce camp illicite. Nuisances sonores, gymkhanas sur les pistes cyclables… pour les Lezennois, la coupe est pleine. L’édile estime avoir rempli son devoir avec le village d’insertion. Aux autres communes de prendre le relais.



Nice (06), France : L’Union française des associations tziganes (UFAT) va intenter des poursuites en justice pour «provocation à la haine raciale» à l’encontre de Christian Estrosi. Elle met en cause des propos sur les gens du voyage tenus en juillet. Le député-maire de Nice, qui était confronté à l’installation illégale de gens du voyage sur un terrain à Nice, avait promis de les «mater», taxant de «délinquants» ceux qui s’installent «par effraction» sur des terrains privés.

  • Mercredi 11 septembre
(Photo Pascal Rossignol. Reuters)
Lille (59), France : Destruction d'habitats précaires. L'opération d'expulsion a démarré tôt le matin, à 7 heures, dans le plus grand camp de Roms de la métropole lilloise. Plusieurs dizaines de voitures de police, de fourgons de CRS et de la Police aux frontières (PAF) se sont déployées autour de ce campement qui abritait plus de 750 personnes à l'entrée du quartier de Lille-Sud, rue de Carvin, le long du périphérique. La plupart des habitants sont des ressortissants roumains, bulgares, macédoniens et serbes qui vivaient dans des conditions d'hygiène difficiles. Beaucoup de familles avaient quitté les lieux ce mercredi car cette évacuation, annoncée par Martine Aubry, était attendue. Un périmètre de sécurité a été mis en place, les journalistes sont tenus à distance. Trente caravanes ont été déplacées hors du terrain, « conformément à l’ordonnance d’expulsion prise par le juge ». Un homme, accompagné de sa femme, bébé de un an dans les bras, et de sa petite fille, cherche une voiture avec boule à l’arrière. Car sa caravane, déglinguée, avec toutes les affaires de la famille à l’intérieur, est stationnée le long du trottoir, et il doit trouver une solution pour partir. Il est le dernier encore là, à 11 heures et demi, pendant que les bulldozers s'activent déjà à nettoyer la zone, avec ses déchets de vie, matelas éventrés, chaises cassés, et jouets.

(Photo Ludovic Maillard,
La Voix du Nord)
L’opération « vise à permettre l'installation prochaine, en toute sécurité, de la base travaux devant servir au futur chantier Lillenium ». Le camp de Lille-Sud devrait être totalement évacué pour le mois d’octobre, afin de « permettre l’installation d’une entreprise », selon la préfecture. Il a déjà été fortement réduit par rapport à sa taille d’origine : de huit hectares, il était passé à trois hectares cet été, et ne s’étendait plus que sur un hectare et demi vendredi dernier, après une énième opération de la police pour réduire l’espace. A l’issue de l’opération de ce mercredi matin, la surface occupée illicitement ne représentait plus qu’un dixième du terrain.Une cinquantaine de familles se sont déjà réfugiées sur un terrain privé entre Croix et Wasquehal, dans des conditions sanitaires déplorables. Ce mardi après-midi, des membres de l’AREAS (Association Régionale d’Etude et d’Action Sociale) ont distribué bâches et tentes aux familles dépourvues de toit.

Certains dorment dans des caravanes éventrées, mais la plupart n’ont pas cette chance et doivent se contenter de tentes de fortunes dressées à la va-vite sur des troncs d’arbre. « Ici, il n’y a pas d’eau, pas de toilettes. ça n’est pas bien, c’est très sale », explique un Rom installé avec sa famille depuis deux semaines.  Une précarisation qui intervient deux jours à peine après le décès d’une enfant de 7 ans, qui a vraisemblablement succombé à un malaise dans son sommeil. Une autopsie doit être pratiquée dans la semaine. Elle devrait permettre de dire s’il s’agit ou non d’une mort naturelle. Sur place, les enquêteurs se refusaient à tout commentaire. Plusieurs témoins ont été conduits au commissariat pour prendre leur déposition.

Essex, Royaume-Uni : Le raid de la police au domicile de Grattan Puxon, défenseur historique des droits des Roms, fait partie d'une attaque massive contre les gens du voyage du Dale Farm. En plus d'une perquisition qui a duré sept heures, les agents de la Special Mobil Force, équipés d'armes paralysantes ont saisi de nombreux biens personnels, dont les trois ordinateurs qui permettent à Grattan Puxon de mener son travail de chercheur et de militant, ainsi que trois téléphones portables et une grande quantité de documents. Les agents ont également procédé à une fouille corporelle, sans donner la moindre explication à leurs agissements, traitant Grattan Puxon comme un dangereux terroriste. Travelers' Times a contacté la police Essex pour de plus amples informations. Un représentant de la police a déclaré qu'il n'était pas en mesure de fournir des informations supplémentaires « en raison de problèmes de communication ».
  • Jeudi 12 septembre
  • Vendredi 13 septembre
  • Samedi 14 septembre
  • Dimanche 15 septembre
  • Lundi 16 septembre
Croix ( ), France : Incitation à la haine de la part d'un élu : M. Régis Gauche, maire de Croix, déclare au journal La Voix du Nord, qu’il soutiendrait qui commettrait l’irréparable contre un Rrom.
  • Mardi 17 septembre
Paris (75), France : Incitation à la discrimination raciale de la part d'un ministre : Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, lors d'une interview sur France Inter, a évoqué les Roms et leurs « modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation.» Des déclarations qui ont suscité des réactions de colère au sein des associations de défense des droits des Roms, comme La Voix des Roms, mais aussi au sein du MRAP et de la Ligue des Droits de l'Homme, comme au Parti socialiste et jusqu'à certains membres gouvernement. Pour le MRAP, le ministre «culturalise de façon essentialiste des modes de vie qui résultent avant tout de la pauvreté» et «crée un sentiment de rejet à l'encontre des Roms.»
  • Mercredi 18 septembre
  • Jeudi 19 septembre
  • Vendredi 20 septembre
Paris (75), France : Incitation à la haine de la part d'une élue. Nathalie Kosciusko-Morizet,  députée de l’Essonne et candidate à la Mairie de Paris déclare à BFM TV : « La vérité c’est qu’il y a autour de Paris des camps de roms et derrière ces camps de roms il y a des réseaux mafieux, des réseaux organisés, des réseaux de grande criminalité » (…) « Il faut mettre les mots sur les choses »(…) « Moi je ne fais pas des variations sémantiques, je dis les choses comme elles sont, et sur ce sujet je pense que le principal risque il est de ne pas dire les choses comme elles sont, de ne pas dire les choses comme les français les vivent. »
  • Samedi 21 septembre
  • Dimanche 22 septembre
  • Lundi 23 septembre
Paris (75), France : Incitation à la haine de la part d'une élue : Paroles de Nadine Morano, 1ère adjointe à la Mairie de Paris et candidate à la Mairie de Paris, à BFM TV : « Il y a eu ces dernières années des réseaux criminels qui sont des réseaux d’exploitation de jeunes » (…) « La situation, je la connais bien. Il faut bien sûr démanteler ces camps »(…) « Paris ne peux pas être en campement géant. » 
  • Mardi 24 septembre
Expulsion à Wissous, 24 septembre 2013
Crédit Photo: Mannone NnoMan Cadoret Photographe
OEIL: Our Eye Is Life - Collectif de Photographes
Wissous, France : Il est 6h du matin, il fait froid. il fait nuit et c'est près d'une centaine de membres de forces de l'ordre (gendarmerie, polices nationale et municipale) qui déploie un impressionnant dispositif de sécurité pour déloger ces familles. 
Hagards, les expulsés roms poussent des chariot de fortune contenant leurs maigres biens. Vêtements, couvertures, jouets d'enfants et bonbonnes de gaz pour se chauffer et cuisiner. L'expulsion s'est passée sans heurts, violence ou résistance. Résignées, les familles ont obtempéré sans protester. 
L'expulsion se déroule à huis-clos. Les roms sont seuls face aux forces de l'ordre, aux autorités et aux huissiers de justice. A part une unique assistante sociale, les élus locaux, les membres d'associations de respect des droits humains ou de soutien aux roms, se sont vus interdire l'accès au bidonville. Impuissants, ils n'ont pu que regarder au loin l'expulsion. Les forces de l'ordre ne se sont pas contentées de refuser l'accès du site à la société civile : elles se sont assurées qu'il n'y ait pas d'image dans le camp en interdisant l'accès à tout photographe. 
  • Mercredi 25 septembre
  • Jeudi 26 septembre
Vénissieux (69), France : André Gérin, l'ancien député-maire de Vénissieux, s'exprime ce jeudi dans le Figaro, déclarant qu'il est « globalement » d'accord avec le ministre de l'Intérieur« Le ministre a raison quand on connaît la situation des communes où sont installés ces campements. Il faut démanteler ces camps - qui sont des bidonvilles où les Roms vivent de façon indigne, contraires aux droits de l'Homme -, c'est évident. Mais plus encore, il faut empêcher que de nouveaux campements voient le jour. (...) Les Roms n'ont effectivement pas forcément vocation à rester ici », confie encore André Gerin au Figaro.
L'ancien parlementaire indique également recevoir de nombreuses doléances et compare la majorité des Roms à « des chiens égarés, suspects de manière globale » et remet en cause leur volonté d'intégration. 
  • Vendredi 27 septembre
Eforie Sud, Roumanie : à l'issue d'un préavis de sept jours, plus de 100 Roms, dont la moitié sont des enfants, ont été expulsés de force des logements où ils vivaient depuis plus de 20 ans. Ces maisons avaient été construites sans autorisation mais les autorités locales avaient en partie reconnu que les familles bénéficiaient d'une forme de droit d'occupation.
Plus de 20 maisons ont été détruites en moins d'une heure et les habitants ont perdu la majeure partie de leurs biens. Parmi les personnes qui vivaient là se trouvaient de nombreux enfants, des femmes enceintes et des personnes souffrant de diverses pathologies. La plupart des habitants n'ont pas eu le temps de rassembler leurs biens et le peu qu'ils ont réussi à sauver a été détruit après être resté sous la pluie car aucune solution de relogement ne leur avait été proposée.

  • Samedi 28 septembre
  • Dimanche 29 septembre
  • Lundi 30 septembre

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