vendredi 29 novembre 2013

Nice, une expulsion ordinaire



















Mercredi 27 novembre, un campement de Roms installé à l'ouest de Nice, sur les berges du fleuve Var, jugé "insalubre et dangereux", a été évacué puis démantelé, a indiqué la préfecture des Alpes-Maritimes. Le Conseil général des Alpes-Maritimes, qui dénombre un total de 70 personnes vivant sur place, a immédiatement procédé à la démolition du campement de fortune. 

Le tribunal administratif de Nice avait ordonné à la mi-novembre l'évacuation de ce campement illicite à la suite d'une demande du président UMP du Conseil général, Eric Ciotti. En mai, ces mêmes berges menacées d'inondation avaient déjà été évacuées une première fois, après une procédure administrative identique.
« Moi, aujourd'hui, j'en arrive à pleurer », a déclaré un père de famille rom aux caméras. «Parce que ça me fait de la peine que mon ethnie soit punie, aujourd'hui, on prend encore une fois la route, je ne sais pas combien de fois, et je ne sais pas quand ils vont arrêter de chasser les Roms. »

Communiqué de la Préfecture des Alpes-Maritimes :

Par ordonnance du 14 novembre 2013, le Tribunal administratif de Nice a fait droit à la requête du Conseil général des Alpes-Maritimes visant à demander aux familles occupant sans droit ni titres les berges du fleuve Var d’évacuer les lieux.

La Préfecture des Alpes-Maritimes, saisie à la suite de cette décision par le Conseil général d’une demande de concours de la force publique, a procédé ce matin à l’expulsion des personnes encore présentes dans ce campement insalubre et dangereux. Elles ont quitté les lieux, à la demande des forces de l’ordre, sans incident particulier. Les services du Conseil général ont pu procéder dans le même temps au nettoyage des lieux.

La Préfecture tient à cette occasion à rappeler de quelle manière elle a anticipé cette opération, avec le souci de prendre en compte autant qu’il est possible l’aspect humain de la situation, comme elle l’avait fait lors des précédentes évacuations, en faisant une application rigoureuse des dispositions de la circulaire interministérielle du 26 août 2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement de l’évacuation des campements illicites.

Depuis l’hiver dernier, le Préfet a fait évacuer, dans le respect des règles de droit, 9 campements ou squat dans le département, sur les communes de Nice, Saint Laurent-du-Var et Antibes. Ces évacuations, exécutées sans troubles à l’ordre public, ont été systématiquement précédées d’un travail de diagnostic des situation et de l’incitation au départ des personnes en situation manifestement irrégulière sur notre territoire.

Sans préjudice des possibilités d’éloignement, l’accent a ainsi systématiquement été mis, bien en amont des opérations d’évacuation, et de manière réitérée, sur l’aide au retour volontaire des familles concernées, l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) ayant été particulièrement mobilisé à cet effet par le Préfet. 29 adultes et 9 enfants présents sur les campements et squats illicites ont à ce titre déjà bénéficié de l’aide au retour depuis le début de l’année et les dossiers de 9 familles installées sur les berges du Var qui se sont présentées à l’OFII sont en cours d’examen.

Par ailleurs, en amont ou à l’occasion de ces différentes opérations d’évacuation, les familles les plus fragiles (présence de femmes enceintes proches du terme ou de très jeunes enfants) ont été temporairement prises en charge par les dispositifs d’urgence sociale financés par l’Etat.

Enfin, en lien avec la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées( DIHAL), la Préfecture a monté un projet partenarial d’insertion par le travail, la scolarisation des enfants et le logement au bénéfice de familles présentant de solides gages d’intégration.

C’est ainsi que 6 familles issues du campement des berges du Var, dont les enfants sont régulièrement scolarisés, font l’objet d’un accompagnent social et d’un hébergement d’urgence, dans l’attente d’une solution plus pérenne.


Communiqué d'Eric Ciotti, député et président du Conseil Général des Alpes-maritimes :

« Pour des raisons de sécurité et de respect des lois de la République, j’avais demandé à ce que les campements illicites installés sur les berges du fleuve Var, sur les communes de Nice et de Saint-Laurent-du-Var soient évacués.

Le 15 novembre dernier, le Tribunal administratif de Nice m’a donné satisfaction pour procéder au démantèlement des camps. Immédiatement, j’avais saisi Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes afin que le concours de la force publique soit accordé si les occupants ne partaient pas d’eux-mêmes.

Ce matin, les forces de l’ordre se sont rendues sur sites et ont constaté le départ d’environ 70 personnes.

Je regrette qu’une fois de plus, nous nous retrouvons face à cette même situation. Si le Gouvernement ne prend pas des mesures concrètes dans les plus brefs délais, nous serons une nouvelle fois contraints d’engager les mêmes procédures dans les mois à venir... La situation au plan local, comme au plan national est devenue insoutenable, encouragée par une politique gouvernementale passive et laxiste.

Je tiens à rappeler une nouvelle fois qu’il serait irresponsable de laisser entrer en 2014 dans la zone Schengen la Roumanie et la Bulgarie. Les problèmes de la Roumanie n’ont pas à être réglés par l’État français, mais par la Roumanie elle-même qui dispose des moyens pour le faire. C’est le sens de ma proposition de résolution parlementaire appelant le Gouvernement à bloquer tout élargissement de Schengen.»




vendredi 22 novembre 2013

Moldavie, extrême pauvreté et ségrégation scolaire

Nicolae Radite
En Moldavie, sur une communauté rom de 140 000 personnes, seuls 40 jeunes ont pu accéder au statut d'étudiant. Nicolae Radita, président du Centrul National al Romilor (CNR), dénonce une ségrégation scolaire qui commence dès le plus jeune âge. Dans le village de Buda, par exemple, pendant ces quinze dernières années, un seul élève d'origine rom a pu obtenir son diplôme de l'école élémentaire.

Cette discrimination est directement liée à l'extrême pauvreté qui frappe la minorité rom en Moldavie. Selon le dernier recensement du PNUD, un tiers de la population rom tombe dans la catégorie des personnes les plus pauvres en Moldavie, et plus d'un Rom sur deux est contraint de vivre dans l'extrême pauvreté.

Cristina Marian
Au sein de cette communauté, l'histoire et l'engagement de Cristina Marian méritent d'être racontés. Diplômée en droit à l'Université d'Etat de Chisinau, où elle a obtenu sa maîtrise, Cristina a poursuivi ses études à l'Université de Lund, en Suède, et à l'Université d'Europe Centrale de Budapest, en Hongrie. Aujourd'hui, elle travaille à établir l'égalité des droits pour sa communauté, à l'origine d'un projet de loi anti-discrimination qui a été refusé par le Parlement moldave. 

"J'espère que d'ici dix ans, les Roms de Moldavie ne seront plus victimes de discrimination, en particulier pour l'accès aux services, à l'éducation et à la santé", explique Cristina. Aujourd'hui encore, en République de Moldavie, les Roms subissent des persécutions, en plus d'une marginalisation et d'une exclusion sociales qui touchent à tous les domaines de la vie publique. Leurs droits continuent d'être violés de manière systématique.

Pour en savoir plus, le site du Centrul National al Romilor (en roumain)


jeudi 21 novembre 2013

Hongrie : Agression d'une famille rom dans un village

Vue de la maison après l'agression.
(Photo Friss Hu.)











La maison d'une famille rom a été attaquée, la semaine dernière, dans le village de Bögöt du comté de Vas, à l'ouest de la Hongrie. La famille était composée d' une veuve rom et de ses cinq enfants. Les fenêtres et les clôtures de la maison ont été fracassées, des pétards ont été lancés à l'intérieur de la maison . Terrorisée, la famille a fui le village pour se réfugier chez un parent. 
Avant cette agression, Roms et non-Roms vivaient paisiblement ensemble à Bögöt . C'est le premier cas d'un tel incident dans le comté de Vas, mais ce n'est pas un événement inhabituel en Hongrie. Un mouvement transnational a lieu à l'extrême droite, qui déferle à travers l'Europe centrale et orientale en constituant un réseau d'activistes qui cherche à répandre la terreur parmi les populations roms. Il s'agit bel et bien d'un problème européen qui appelle une réponse forte au niveau européen.
Cette volonté de terreur, en pleine croissance depuis peu, représente une menace manifeste pour la paix et la sécurité régionale et nécessité une réponse concertée, impliquant une plus grande coopération entre les gouvernements, les forces de police, les institutions judiciaires et les organismes de sécurité nationale.
Les grands médias jouent un rôle essentiel dans la perpétuation du cycle de préjugés, d'incompréhension et d'exclusion. Ils influencent les attitudes sociales en redéfinissant les perceptions de soi et des autres. Ils ont également le pouvoir de promouvoir l'intégration et la compréhension. La presse européenne renforce généralement les sentiments anti-roms, en renforçant les stéréotypes négatifs, à commencer par la criminalité imputable aux Roms. Le plus souvent, les populations roms y sont  présentées comme des victimes passives, exotiques et «différentes».
Cette représentation des médias- toujours négative et déséquilibrée - renforce l' anti-tsiganisme. Un récent sondage de l'Union Européenne indique qu'une majorité d'Européens pense que les Roms sont préjudiciables à la société. Les sources d'information, même bien intentionnées, présentent souvent des portraits stéréotypés et caricaturaux des Roms, générant une culture de la peur et un sentiment de panique qui entretiennent les pires préjugés.
Pour en savoir plus :

Persécutions faites aux Roms, octobre 2013

[ Article en cours de rédaction ]

  • Mardi 1er octobre

  • Mercredi 2 octobre
  • Jeudi 3 octobre
  • Vendredi 4 octobre
Lyon (59), France : Denis Broliquier, maire UDI du 2e arrondissement de Lyon veut saisir directement le ministre de l'Intérieur. Il est à l'origine d'une pétition pour évacuer le campement de Roms Albanais réfugiés sous l'autopont de Perrache. Une fois les signatures obtenues, il enverra sa pétition à Manuel Valls pour lui demander l'évacuation du camp où vivent près de 300 personnes.
« Nous sommes arrivés à un seuil critique. Cette situation indigne et intolérable ne peut plus durer. Des familles et une centaine d'enfants campent dans des conditions inhumaines entre 18 voies de circulations ! Il faut agir avant qu'il n'y ait un accident grave« Roms », précise Denis Broliquier.
La suspension « des domiciliations sur notre agglomération jusqu'à ce que de nouvelles règles d'accueil soient établies » et la révision « au plus vite votre politique d'accueil notamment par le biais de la réduction des délais de traitement des demandes et de la lutte contre les réseaux mafieux » sont également réclamées dans la pétition disponible à l'accueil de la mairie du 2e.

Strasbourg, France : Me André Kornmann, candidat du Front national à Strasbourg aux prochaines municipales, a présenté à la pressei ses axes de campagne et les mesures qu'il prendrait s'il devait être élu maire de Strasbourg au printemps prochain : « Les Roumains mendiants ou en infraction seront appréhendés par la police municipale et déposés au milieu de l'allée de la Robertsau, devant la résidence du consul de Roumanie. Il se fera un plaisir de les accueillir dans cette demeure de 1000 m2. Les policiers sonneront à sa porte aussi longtemps qu'il faudra. »
  • Samedi 5 octobre
  • Dimanche 6 octobre
Eforie Sud, Roumanie : Plusieurs des familles expulsées le 27 septembre ont reçu pour consigne de s'installer temporairement dans un bâtiment d'école délabré près de leurs anciennes maisons détruites. Amnesty International a visité ce bâtiment et a constaté qu'il ne répond pas aux normes caractérisant un logement décent. Plus de 20 personnes partagent un WC unique et un seul robinet d'eau potable. Il n'y a ni chauffage, ni installation permettant de faire la cuisine ou de se laver. L'électricité ne fonctionne que de 19 heures à 6 heures du matin. Les plafonds fuient et tombent en morceaux et les résidents ont indiqué à Amnesty International que la nuit ils restent éveillés pour empêcher les rats de mordre les enfants.
  • Lundi 7 octobre
Boissy-Saint-Leger (94), France : Le Préfet du Val-de-Marne a exprimé sa volonté de procéder rapidement à l’expulsion de tous les campements « Roms » qui bordent la nationale 19 entre Boissy-Saint-Leger et Bonneuil-sur-Marne.
  • Mardi 8 octobre
  • Mercredi 9 octobre : 
Strasbourg, France : La chambre des référés civils du tribunal de Strasbourg a fait droit à la demande de la Ville et de la CUS cet après-midi et a délivré un titre exécutoire pour concourir à la force publique afin d’expulser environ 110 Roms de quatre campements, à la Robertsau, à Koenigshoffen et près de la Gare, qu’ils occupent illégalement.
Plusieurs associations avaient tenté d’attaquer cette procédure, dont Latcho Roms, présidée par Dominique Steinberger : « On est déçus par la décision du tribunal évidemment. On verra s’il y a lieu de faire appel, mais nous en sommes déjà à 5000€ de frais de justice, ce qui est très importants pour nos associations sans le sou. On va également étudier au sein du collectif s’il y a lieu de lancer d’autres actions de sensibilisation, parce qu’on ne se résout pas à ce que ces familles soient ainsi délogées sans solution de repli. Depuis plusieurs jours déjà, les campements reçoivent la visite de personnes non identifiées qui disent aux Roms présents de partir. Ils peuvent encore compter sur le délai de notification et d’appel, soit une quinzaine de jours, mais ensuite, elles deviennent expulsables du jour au lendemain. »
Pour la Ville, il s’agit de mettre fin à des occupations illégales, des campements insalubres et des situations parfois dangereuses. Les associations avaient plaidé l’illégalité des procédures collectives et discriminantes vis à vis d’une catégorie de population
Parlement européen, Strasbourg, France : Lors du débat en séance plénière sur la situation des Roms, au Parlement européen, après les déclarations du Conseil et de la Commission. Dans leurs déclarations, plusieurs parlementaires ont évoqué l’existence d’un lien direct entre la présence de Roms et l’augmentation de la délinquance sur un territoire,  des propos stigmatisants et discriminatoires. Dans un communiqué du 13 octobre, l’Association pour la défense des droits de l’Homme (AEDH) a condamné ces propos.
  • Jeudi 10 octobre
  • Vendredi 11 octobre
  • Samedi 12 octobre
  • Dimanche 13 octobre
  • Lundi 14 octobre
  • Mardi 15 octobre
  • Mercredi 16 octobre
  • Jeudi 17 octobre : 
Strasbourg, France : La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la France pour avoir prononcé l’expulsion d’un campement de gens du voyage sans leur proposer de solutions suffisantes de relogement. Elle a conclu que la France avait violé l’article 8 de la Convention et a rappelé que la perte d’un logement est une des atteintes les plus graves au droit au respect de la vie privée et familiale et du domicile, droit fondamental pour garantir à l’individu la jouissance effective des autres droits fondamentaux qui lui sont reconnus.
  • Vendredi 18 octobre
  • Samedi 19 octobre
  • Dimanche 20 octobre
Poitiers (86), France : Les familles roms occupant une maison abandonnée du Plateau des Glières, menacées d'expulsion, ont tenté d'investir un bâtiment vide de la DDE, accompagnés par des militants du DAL 86
Les policiers n'ont repéré qu'un matelas et des couvertures. Toutes les autres pièces étaient totalement vides. Pour les responsables de la police, la présence de ce matelas ne suffit pas à qualifier ce lieu de domicile, même si les associations présentes aux côtés des Roms (le DAL et le collectif Romeurope) ont fait valoir que les noms des occupants figuraient sur un mur et qu'une pizza avait été livrée à cette adresse.
Pendant que les policiers interrogeaient des représentants des associations de soutien et des membres de la femille Rom, les occupants ont quitté les lieux et rejoint leur ancien squat.
  • Lundi 21 octobre
  • Mardi 22 octobre
  • Mercredi 23 octobre
Farsala, Grèce : Les Roms de Farsala ont peur d'affronter la colère et le rejet après l'affaire de la petite Maria, l'enfant blonde médiatisée de toutes parts. « Ils disent que nous volons, que nous enlevons les enfants. Pour nous, c'est une insulte insupportable », se plaint  Babis Dimitriou, l'un des porte-parole des Roms de Farsala, face aux caméras. 
Entre 80 et 90 % des Roms sont sans emploi, en Grèce comme à travers toute l'Europe. Et ceux qui n'ont jamais fréquenté une école, l'immense majorité, ont peu de chances de sortir du cercle vicieux de la pauvreté et de la misère.
Poitiers (86), France : Expulsion d'une communauté rom comprenant 25 personnes (dont 14 enfants) à partir de 8h d'une maison qu'ils occupaient illégalement sur le plateau des Glières, suite d'une décision juridique prise le 13 octobre. La procédure devrait se poursuivre par l'expulsion du territoire d'une partie des membres de la communauté, comme l'a indiqué la Préfecture dans un communiqué de presse.
La Préfète, Elisabeth Borne, met en garde « tous ceux qui instrumentalisent ces populations »
Vendana, l'une des journalistes expulsées, raconte la suite à Loïc Lejay, journaliste à La Nouvelle République : « La police est venue le matin tôt. Ce fut une grande surprise. Il a fallu réveiller les enfants et les habiller à la hâte. Nous avons rassemblé nos affaires et nous sommes montés dans des camions qui nous ont amenés jusque-là. » Là, c'est le gymnase des Ecossais, où des membres de la préfecture et de la Croix Rouge ont pris en charge ces familles. « J'ai été prévenu la veille au soir, confie le député-maire Alain Claeys. J'ai accepté immédiatement de mettre à disposition cet équipement municipal adapté. Sans réticence. Les deux principes essentiels à mon sens, légalité et humanité ont été respectés dans cette affaire. »
Mélanie Forestier, du collectif Romeurope 86, arrive les larmes aux yeux. « Ce n'est pas des méthodes. » Le directeur départemental de la sécurité publique Jean-François Papineau et son adjoint Laurent Siam, sont là. « Pas de commentaires, il faut voir avec la préfecture. » 
Deux récépissés d'autorisation de séjour (deux autres sont annoncés) et six OQTF (Obligation de quitter le territoire français sous 30 jours), concernant une quinzaine de Roms, ont été délivrés hier : les 25 membres de cette grande famille vont être séparés au grand désarroi des intéressés. « Je ne comprends pas, souffle cette jeune femme désemparée. Mon fils est né à Poitiers, ma fille est scolarisée à l'école Paul-Fort. On est vacciné. On a fait tout ce qu'on nous a demandé. » 
Les associations de défense comme le DAL 86 s'interrogent. « Pourquoi encore les séparer ? Pourquoi les renvoyer en Roumanie alors qu'ils n'y ont plus de famille ? Qu'ils n'y ont plus de maison ! Plus rien ! »
Lyon (59), France : Sous une pile  du pont Kitchener, à l'entrée du tunnel de Fourrière, là où le bruit et la pollution atteignent un niveau insoutenable, 296 demandeurs d’asile albanais, kosovars et serbes vivent agglutinés dans une centaine de tentes igloo. «C’est intenable : les rats, la circulation automobile, les gaz d’échappement, l’insalubrité sur ce sol incliné jusqu’à 30 degrés font qu’il est tout à fait impossible de laisser la situation en l’état», alerte depuis juillet Aurélie Neveu, coordinatrice à Médecins du monde
Fait exceptionnel : saisi par le Grand Lyon d’une demande d’expulsion de ces demandeurs d’asile, le vice-président du tribunal de grande instance de Lyon, Gérard Gaucher, s’est rendu sur place le 11 octobre pour constater «la dangerosité, l’insalubrité et l’indignité» du campement. Et, mercredi, le juge a ordonné l’expulsion sans délai du campement.«Mais il rappelle l’obligation faite au préfet d’offrir un abri aux demandeurs d’asile», précise Eloïse Cadoux, avocate de plusieurs occupants du campement.

  • Jeudi 24 octobre
  • Vendredi 25 octobre
Athènes, Grèce : Le 25 octobre, la police d’Athènes a par exemple annoncé l’arrestation d’un couple de Grecs soupçonné d’avoir acheté une enfant rom, pour 4.000 euros et d’avoir tenté de la déclarer comme leur enfant biologique.
Grenoble (38), 25 octobre : Des familles Roms ont été évacuées d'une maison abandonnée qu'elles occupaient depuis plusieurs mois, suite à un départ d'incendie et à l'intervention des pompiers. Les occupants avaient allumé du feu dans des bidons pour se chauffer. 86 personnes vivaient là dans des conditions misérables, à l'intérieur d'une maison vouée à la destruction, considérée comme vétuste et dangereuse. Une procédure d'expulsion avait été engagée par la mairie qui souhaitait fermer l'accès au site.
  • Samedi 26 octobre
  • Dimanche 27 octobre
Oradea, Roumanie : C'est un village proche de la frontière hongroise, à six cents kilomètres de Bucarest. « C’est une communauté incommode qui dérange plus par son manque de propreté et d’éducation que par ses différences. On n’est pas content de les voir partir à l’étranger car ils donnent une mauvaise image de nous Roumains », confie Gabriela Miron, professeur de français à qui sa grand-mère disait petite : « Si tu n’es pas sage, les tsiganes vont t’emporter »
À Batar, une bourgade de 5300 habitants au milieu des champs, l’image des Roms s'assombrit encore un peu. Dans les « colonies », comme les appellent les Roumains, la misère attend au bord du chemin. Sorin, un grand gaillard père de cinq enfants, montre l’intérieur de sa maison qu’il partage avec ses deux frères. Des tapis masquent les murs décrépis et le sol en terre battue. Dans l’unique pièce plongée dans la pénombre, il vit ici avec sa femme et ses cinq enfants, dont deux ont le pied déformé. Pas d’eau, pas de mobilier, sinon un lit et un réchaud et 40 euros par mois d’allocation.

Sorin a fait le voyage jusqu’en France puis est revenu. Mais il sait qu’il sera obligé de repartir : « Je ne suis pas allé à l’école et je ne peux trouver un emploi ici. À Paris, je travaillerai. Sinon, je mendierai ». Pourtant il existe des usines dans la ville voisine mais les patrons n’embauchent que du personnel qualifié et instruit, indique désabusé, le pasteur baptiste de la communauté Marcel Lacatos. Sur 1000 Roms, seuls trois ont un emploi. Pourtant, avant la révolution de 1989, tous les hommes étaient embauchés dans les coopératives agricoles d’État du secteur. La moitié des familles ont déjà effectué des déplacements « pendulaires » en France, en Grande-Bretagne et en Irlande. Lui se désole dans sa classe de maternelle désespérément vide depuis que les financements ont cessé. « Si on pouvait initier les enfants à l’informatique, au français ou à l’anglais, ces compétences leur ouvriraient des portes. » Marcel Lacatos essaie de maintenir une cantine à midi « pour que les petits n’aient pas le ventre vide » et des activités péri-scolaires qu’il assume seul. Si seul qu’il ne lui reste plus qu’à invoquer « Dieu » pour envisager un avenir moins sombre pour les siens.

  • Lundi 28 octobre
Plzeň, République Tchèque : Environ 60 personnes, Roms pour la plupart, ont protesté contre les manifestations des néo-nazis à Plzeň. Plusieurs dizaines de racistes au crane rasé protestaient contre les minorités et la société multiculturelle en défilant dans le quartier Bory. La manifestation, dénommée officiellement «protestation contre la violation des droits des honnêtes citoyens de la République tchèque », devait être suivie par environ 300 personnes, mais seulement 50 avaient répondu présent.
Le face à face des deux rassemblements a eu lieu sans violences, grâce à une présence policière importante.

Photo Romove Radio Cz
Ostrava, République Tchèque : Malgré l'interdiction de la municipalité300 néo-nazis ont défilé dans le centre-ville d'Ostrava, puis en direction du quartier de Prednadrazi, un quartier périphérique où une trentaine de tsiganes tentent de survivre sans eau ni électricité dans un ancien bloc de logements ouvriers, coincé entre voie ferrée et autoroute. Les manifestants hurlaient des slogans racistes, en appelant à la haine raciale, en particulier contre les Roms. Le crane rasé et armé d'un porte-voix, le crane rasé, l'un des porte-paroles de la manifestation s'est adressé à la foule avec le discours suivant : « La République tchèque appartient aux Tchèques. Les minorités qui ne se comportent pas correctement n'ont rien à faire ici. Tous ces parasites qui n'arrivent pas à s'adapter sont des privilégiés et vivent aux crochets de notre communauté. » 
La marche des néo-nazis a été dissoute peu après 15 heures. Des groupes de plusieurs dizaines de manifestants ont néanmoins erré dans les rues, en direction des habitations roms. Ils étaient environ 70 aux alentours de la place Svatopluk Cech, prêts à l'affrontement quand un groupe de Roms s'est rassemblé à son tour pour marcher vers la place Svatopluk Cech, derrière une banderole où on pouvait lire « Stop aux pogroms, la haine n’est pas une solution ». Vers 16 h 45, 500 personnes, Roms et Tchèques se rassemblaient sur la place, obligeant les néo-nazis à battre en retraite.
Rappelons qu'Ostrava est la troisième ville de République Tchèque, située en Moravie-Silésie, à quelques kilomètres de la frontière polonaise. Depuis 2012, dans la même ville, plusieurs manifestations anti-Roms s'étaient terminées en affrontements avec la police.
Villeneuve d'Ascq (59), France : Le campement de Roms situé sur le parking de l'université Lille 1 a été expulsé par la police, autour de 7 heures selon Ambroise Lesage, militant associatif et membre des Jeunes écologistes de Lille. Le campement comprenait plus de 30 caravanes et abritait 200 personnes.
L'opération fait suite à une décision du Tribunal de grande instance de Lille, saisi par l'université Lille 1. "Elle vise à rétablir la vocation universitaire de ce terrain, situé à proximité d'une bibliothèque et d'un terrain de sport", a précisé la préfecture. Les forces de l'ordre étaient venues nombreuses, selon Ambroise Lesage, qui a indiqué que la majorité des caravanes ont été emmenées en fourrière, le campement ne comptant qu'une dizaine de véhicules susceptibles de les tracter. Selon lui, une partie des enfants du campement était scolarisée. Parmi les personnes jetées à la rue, cinq femmes enceintes, cinq malades graves (cancer, arthrite, insuffisance rénale), un nourrisson de quelques jours. Une femme enceinte a été emmenée aux urgences. Elle a accouché prématurément à 7 mois de grossesse.
Se trouvaient sur les lieux le Père Arthur et une vingtaine de militants (syndicats SUD-Etudiants, membres du parti EELV, Europe Ecologie les Verts et d'autres associations. Une caravane achetée par les étudiants  et servant "d'accueil péri-scolaire" pour les enfants (hors Education Nationale), a été elle aussi mise en fourrière.

Dépossédées de leurs caravanes, les familles se sont d'abord protégées de la pluie sous le métro aérien. Parmi elles, des nourrissons et de jeunes enfants, des femmes enceintes et des personnes malades ou âgées. Tous «étaient vraiment dehors sans aucune autre solution», errant sous la pluie jusqu'à la nuit alors que la tempête faisait rage, à la recherche d'un abri où faire dormir les enfants. «Les Roms ont été privés de tous leurs caravanes, effets personnels, vêtements, moyens de cuisson et du peu de nourriture qu’ils possédaient», a indiqué l’union syndicale Solidaires-Nord-Pas de Calais dans un communiqué. « J'ai ouvert la porte. Dans ces moments-là, vous ne réfléchissez pas longtemps », a déclaré Vladimir Nieddu, de Solidaires«Le syndicat Sud-Solidaire étudiant a proposé en dernier recours à la nuit tombée que les familles puissent être accueillies à la Bourse du travail pour la nuit» où les syndicats disposent de locaux, a déclaré à l’AFP Majdouline Sbaï, vice-présidente (EELV) du conseil régional Nord/Pas-de-Calais, présente sur place.«Il y a à peu près 90 personnes qui sont là. Il a fallu acheter des sacs de couchage, des tentes, trouver à boire et à manger», a poursuivi Majdouline Sbaï. Dénonçant «une situation inhumaine», Solidaires a dénombré «une centaine de personnes, dont 45 enfants» à la Bourse du travail.
  • Mardi 29 octobre
Lille (59), France : Au matin, le père Arthur, prêtre lillois qui vient en aide aux Roms, est passé par la Bourse du travail dans la matinée pour apporter un petit déjeuner. Des étudiants s'affairaient à distribuer des boissons chaudes mais aussi à compter les stocks d'eau, de couches ou de papier toilettes et, dans les couloirs, des femmes roms passaient le balai. « C'est incroyable ce qu'ils ont fait pour nous. Ils sont magnifiques », sourit Secret Lazar, l'un des jeunes roms hébergés cette nuit là, âgé de 23 ans.

L'après-midi, une quarantaine de Roms ont pénétré en début d'après-midi dans l’ancienne Bourse du travail de Lille pour y trouver refuge. Ils en sont sortis quelques heures plus tard dans le calme, à la demande de la police, qui avait barré la rue d'accès et stationné une dizaine de véhicules autour du bâtiment. De l'intérieur, les Roms s’étaient placés aux fenêtres pour crier «Solidarité» ou «Police partout, justice nulle part» avec les familles restées à l’extérieur. «Ma femme enceinte est avec ma fille d’un an et demi à l’intérieur. C’est notre seule solution, on n’a pas d’endroit où dormir. La préfecture a pris ma caravane», a affirmé Secret Lazar, âgé de 23 ans, qui se trouvait à l’extérieur. Ils ont retrouvé à l’extérieur du bâtiment les quelque dizaines d’autres membres du même groupe qui avaient été empêchés par les policiers d’entrer dans le bâtiment, propriété de la mairie et situé dans le quartier de Wazemmes, dans le sud de Lille. 

A 16h30, une délégation intersyndicale a été reçue à la préfecture de Lille. «Les Roms n’ont pas envie de partir car ils n’ont aucune solution», a déclaré Stéphanie Pryen, militante du collectif Solidarité-Roms, présente à l’intérieur du bâtiment. « On a pris le risque d'investir 1000 m2 en attendant que le préfet prenne ses responsabilités », a affirmé Olivier Treneul, du syndicat Solidaires« Il y a une famille qui est relogée, une femme qu'on veut bien soigner et pour tous les autres, c'est retour gratuit au pays », a dit Vincent Delbar, secrétaire général de la CGT du Nord, à l'issue de la réunion à la préfecture de Lille. « Le souci, c'est de pouvoir récupérer les caravanes à la fourrière pour pouvoir les reloger. Ce qui a frappé les bénévoles c'est que la police s'empare des caravanes et laisse les gens sur place », a commenté Jean-François Garsmeur, du collectif Solidarité Roms Lille Métropole.
Villeurbanne (59), France : Un campement où vivaient une centaine de Roms a été évacué mardi matin derrière une salle de concert à Villeurbanne, près de Lyon, a-t-on appris auprès d’un représentant du Mrap et de la préfecture. Une trentaine de Roms ont été expulsés mardi matin alors qu’ils étaient encore une centaine la veille, a-t-on précisé.
Le terrain où vivaient ces Roms appartient au Grand Lyon, selon la préfecture. Une décision de justice avait ordonné l’expulsion le 12 novembre 2012, mais n’avait été signifiée que le 26 février 2013 aux occupants, et exécutée ce mardi matin.
Selon Jean-Philippe, militant au Mrap, ces Roms vivaient dans ce campement depuis plus d’un an et provenaient de la ville de Tinca, village roumain où l’agglomération lyonnaise a financé des infrastructures pour les Roms. «Je dénonce au nom Mrap cette hypocrisie, ils vont mettre la lumière à Tinca et là ils leur coupent la lumière», a-t-il dénoncé.
  • Mercredi 30 octobre
Lille (59), France : La centaine de réfugiés Roms a manifesté devant l’hôtel de ville de Lille. Une délégation des organisations syndicales a été reçue par Pierre de Saintignon. Une longue discussion qui n’a pas abouti. Retour à la case départ pour les Roms, qui vont encore passer la nuit à la Bourse du travail de Lille.

Témoignage d'Isabelle Dunglas, professeur des écoles à Bruay-la-Buissière, syndiquée à Sud Education 59/62 et à ce titre membre de la Fédération « Solidaires Nord/Pas-de-Calais »« De retour à la Bourse du travail vers 18h, une réunion  était organisée  par 2 syndiqués de Sud-Education. Les nombreux problèmes d'organisation et de gestion du temps y ont été partagés, avec un souci contant  et remarquable, de laisser les Roms exprimer leurs besoins. Seules 3 Roms adultes parlent Français et à ce titre ils sont constamment sollicités comme "traducteurs". Quelques enfants le maîtrisent assez bien aussi. Chaque phrase était traduite et les Roms pouvaient intervenir dès qu'ils le souhaitaient. Les Roms se sont ensuite concertés, entr'eux pour exprimer leurs besoins et leurs souhaits et en ont rendu-compte aux mandatés syndicaux. »

  • Jeudi 31 octobre
Saint-Maur-des-Fossés (94), France : En bordure du stade municipal, parfaitement entretenu, deux préfabriqués en plastique gris, posés sur du gravier et entourés d’un grillage. Chaque hiver, quand les températures baissent trop, sont logés là des sans-abri, remis à la porte le printemps venu.
Depuis un an, vit dans les lieux une famille rom, originaire de Roumanie, que le maire Henri Plagnol (UMP) veut absolument déloger, déployant tous les argumentaires. «Je veux simplement faire appliquer le droit. La famille Constantina occupe depuis novembre 2012 ces préfabriqués. C’est une occupation illicite, un squat. Je les ai prévenus plusieurs fois : ils doivent partir.» Au départ, la famille avait pourtant été installée dans ces lieux par la municipalité, en remplacement d’un pavillon insalubre qu’elle squattait, en face de la mairie.
Le tribunal administratif de Melun a retenu ces arguments, donnant raison au maire. Dans son ordonnance du 25 octobre, le juge considère notamment que «l’évacuation des occupants sans titre présente un caractère d’urgence et d’utilité eu égard à la circonstance que les éléments modulaires du domaine sont destinés à accueillir les populations de sans-abri pendant les périodes de grands froids».

Lille (59), France : Situation inchangée pour la centaine de Roms sans abri depuis leur expulsion du parking de Lille I à l'aube du 28 octobre. Ils ont à nouveau manifesté devant la préfecture puis devant le siège du PS et la mairie. Une délégation d’organisations syndicales hébergeant les Roms à la bourse du travail de Fives  a été reçue. Aucune solution n’a été proposée, si ce n’est un renvoi vers une réunion en préfecture le 5 novembre.

Devant la mairie, un jeune rom a pris la parole, armé d'un mégaphone devant une centaine de manifestants attentifs : « On n’a pas de couvertures pour les enfants. Les solutions n’arrivent pas rapidement. Nous sommes ici pour demander des solutions à Martine Aubry.  La police est raciste comme en Roumanie. On n’a rien du tout en Roumanie. On est ici pour discuter. Je sais qu’il y a des Français qui n’aiment pas les Roumains. Vous, vous avez des enfants et des maisons, alors qu’il y a des maisons vides. On est fâchés. Comment faire ici ? On n’a plus rien, on a des enfants ! La Roumanie, c’est pareil, on n’a pas de travail. Nous on dort dehors. Les policiers ont pris nos caravanes, mis nos affaires par terre, nous ont empêchés de faire nos bagages et nous ont dit : "Dégage". On n'est pas des chiens, on est des hommes comme vous ! Nos caravanes, c'est nos maisons. Comment faire maintenant ? En Roumanie, j'ai rien, pas de maison pas de travail. Si on va en Roumanie, si on va en France, c'est pareil. Comment peut-on dire "Dégage" aux enfants ? Nous ce n'est pas grave, on est grands mais il y a des enfants, il y a des femmes enceintes ! Faites quelque chose pour nous ! Nous on quitte pas la France ! On reste ici ! En Roumanie, ils ont brûlé nos villages, ils nous ont tout pris ! »

Persécutions faites aux Roms, septembre 2013

[ Attention, article en cours de rédaction ]

Chaque mois, nous tentons de dresser la liste des persécutions subies par le peuple rom à travers l'Europe. Bien sûr, cette liste ne peut être exhaustive. Nombre d'agressions racistes et isolées ne peuvent être recensées. C'est pourquoi nous faisons aussi appel à votre vigilance pour nous prévenir, attirer notre attention sur tel ou tel cas dont vous auriez été témoins. Ensemble, nous pouvons alerter les consciences, renforcer les actes de résistance et entraver ainsi le cycle dangereux des persécutions.



  • Dimanche 1er septembre
Le Havre (76), France : Afin de leur éviter le traumatisme d'une nouvelle expulsion, le Collectif de soutien aux familles Roms du Havre les ont aidées à quitter les jardins paroissiaux.
C’est à une partie de cache-cache avec les forces de l’ordre que se sont livrées hier les 11 familles installées illégalement depuis le 20 juillet, dans le quartier de l’Eure, derrière l’église Saint-Augustin. Selon les informations du collectif Hébergement l’urgence, c’est maintenant, l’expulsion rendue possible depuis l’avis de justice signé le 26 juillet dernier, est imminente. « Partir avant est le moyen pour eux de sauver le peu qu’ils ont. Ils ne veulent pas revivre l’expulsion du 16 juillet, au cours de laquelle ils ont perdu leurs matériels de cuisine et leurs chauffages », explique un bénévole. Mais pour aller où ? C’est toute la question. Tous ont inscrit leurs enfants dans les écoles voisines et veulent absolument qu’ils fassent leur rentrée mardi. « Un huissier et la police sont encore passés samedi pour leur dire de libérer le camp pour lundi », confirme Jacky Lemonier, membre du collectif. Alors il faut faire vite. « Nous savons que ce camp est illégal, mais nous demandons l’application de la directive du 26 août 2012 qui prévoit, avant d’expulser, de trouver des solutions de relogement dans des conditions décentes », poursuit-il.

Marseille (13), France : L'adoption tarifée est fréquente dans de nombreux milieux, mais elle déclenche une surenchère médiatique lorsque des Roms ou des Gens du Voyage y prennent part. Depuis le 30 août 2013  se  multiplient dans différents médias  les discours, souvent calqués les uns sur les autres, associant les mots roms, gens du voyage et trafics d’enfants. Ces faits divers, situés à Marseille et en Corse, ouvrent au moins deux questions : pourquoi parle-t-on aujourd’hui d’informations judiciaires ouvertes début juillet en faisant référence à des affaires datant de 1993, 2001 et 2005 ? Pourquoi ne parle t-on pas de toutes les autres affaires d’adoptions crapuleuses impliquant des individus de toutes origines et cultures ? 

  • Lundi 2 septembre
Florence, Italie : L'association Nazione Rom donne l'alerte : "La municipalité de Florence viole les droits de l'homme les plus fondamentaux." Face à l'urgence, l'association demande la convocation urgente d'une table ronde pour l'intégration.
"Les expulsions ont rendu les conditions de vie dramatiques pour des dizaines de familles, et environ 116 personnes ont été jetées à la rue", est-il expliqué dans la Lettre ouverte de Nazione Rom


Besançon, France : Depuis avril 2013, date de l’expulsion de son logement, la famille Hokic/Alimanovic vit dans deux camionnettes, au pied du 20, rue de Cologne à Besançon. Pour les habitants du quartier, il est inacceptable que ces enfants, tous scolarisés dans le quartier, reprennent les cours sans avoir un logement décent.

Une délégation a été reçue qui a remis plusieurs pétitions à la Préfecture. Rien n’étant ressorti de cette rencontre, d’autres mobilisations sont prévues.

Paris, France : 
  • Mardi 3 septembre
Marseille (13), France : Une quarantaine de Roms installés sur des terrains privés à Château-Gombert dans le 13e arrondissement de Marseille en ont été expulsés lundi, quatre jours après l'évacuation d’un campement dans le même quartier, a-t-on appris auprès de la préfecture des Bouches-du-Rhône.
La préfecture a précisé qu’il s’agissait d’une évacuation menée à la demande de deux propriétaires, intervenant dans le cadre d’un flagrant délit, dans les 24 heures suivant l’installation des Roms.
Les personnes installées sur ces terrains sont peut-être les mêmes que celles évacuées d’un autre terrain quelques jours plus tôt, a-t-on ajouté.
Le 30 août, une centaine de Roms, dont une vingtaine d’enfants, avaient été expulsés d’un campement de baraquements et de caravanes dans ce même quartier du nord de la ville. Cette expulsion intervenait après deux décisions de justice rendues le 21 mars et le 30 juillet, ordonnant à ces personnes de partir.
Mardi, le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence doit rendre sa décision concernant l’expulsion de 200 Roms installés sur un terrain de Velaux (Bouches-du-Rhône). Le 12 septembre, ce sera au tour de celui de Marseille de se prononcer sur l’expulsion, demandée par la mairie phocéenne, de familles roms installées dans le quartier de la Madrague-Ville autour d’une unité d’hébergement d’urgence. Cette unité en accueille une partie depuis un an en raison de leur expulsion des pelouses de la Porte d’Aix.
«Il y a un discours officiel porté par les dirigeants politiques mais dans la pratique, on continue à expulser sans leur proposer de solution, sinon de continuer leur errance ou de retourner en Roumanie», a déploré Bernard Eynaud, de la Ligue des Droits de l’Homme des Bouches-du-Rhône.

Décines (69), France : Depuis la fin de la semaine dernière, une trentaine de Roms du camp de Vaulx-en-Velin s'est réfugiée à Décines, où ils ont été accueillis par les Fils de Butte, opposants au projet de Grand Stade de football. Ils ont également provoqué la colère des riverains qui refusent de voir plus de squatteurs venir près de leurs habitations.
Les Roms et les Fils de Butte ont été délogés par un important dispositif d'une soixantaine de policiers (GIPN, CRS...). L’évacuation du camp a été précipitée par l’arrivée de trois familles de Roms, expulsées d’un bidonville à Vaulx-en-Velin. « L’accueil de ces familles a généré certaines tensions avec les riverains », justifie Jérôme Sturla, maire socialiste de Décines.

  • Mercredi 4 septembre
Triel (78), France : Nicolae, habitant d’un campement, a déclaré à Amnesty International : « Je suis venu [en France] pour mes enfants, afin qu’ils puissent aller à l’école et avoir un meilleur avenir, qu’ils puissent réussir quelque chose dans la vie. » Or ces expulsions à répétitions ont des répercussions sur la santé et sur l’éducation, car elles interrompent les accompagnements médicaux et la fréquentation scolaire.
Deux fillettes Roms interdites d'école
à la rentrée des classes
Villebon-sur-Yvette (91), France : 
Deux petites filles roms, Maria-Valentina (6 ans) et Rebecca (8 ans), se sont vues refuser l’accès à l’école Les Casseaux pour la rentrée scolaire, la mairie anticipant déjà l’expulsion de leurs familles d’une usine désaffectée pour refuser leur inscription. Leurs parents sont en effet attendus au tribunal d’instance d’Évry, le 20 septembre, en vue d’une expulsion de l’usine désaffectée Galland où plusieurs familles Roms résident actuellement.

« Le maire, Dominique Fontenaille et son adjoint, M. Gautier, considèrent qu’il n’y a pas d’intérêt à scolariser ces enfants pour vingt jours si leur famille est ensuite expulsée, affirme Ophélie Guin, conseillère municipale d’opposition. Mais la décision de justice ne s’appliquera pas du jour au lendemain, ça peut durer plusieurs mois. C’est à se demander s’ils craignent que la scolarisation des enfants remettent en cause la procédure d’expulsion. »
La décision s’avère d’ailleurs être en contradiction avec les déclarations du Ministre de l’Éducation nationale,  Vincent Peillon, le 27 août dernier : « Il faut que tous les enfants soient accueillis scolairement et il ne doit pas y avoir de rupture scolaire. Donc quand il y a des déplacements qui peuvent être tout à fait nécessaires de camps de Roms, il faut avant qu’ils aient lieu s’assurer que les enfants ne vont pas avoir de rupture de leur scolarité. »
Dominique Fontenaille défend ainsi sa position : « En vue de la comparution des familles Roms devant le tribunal d’Évry le 20 septembre, il ne nous est pas paru intelligent de les intégrer. Si la justice décide de repousser l’expulsion, nous les accepterons à l’école. En attendant, sauf obligation de l’inspection académique, nous nous refusons à les scolariser.» Pour Claude Peschanski, membre du collectif SAVALFERR (Solidarité à Villebon avec les familles Roms et Roumaines), ce que fait le maire est « illégal. Si rien ne bouge, on va faire appel au préfet pour faire appliquer les lois. D’autres enfants Roms ont été scolarisés et leurs parents ne comprennent pas ce refus. »

Montbéliard (25), France : Expulsion d'une famille kosovar au lendemain de la rentrée des classes, une décision préfectorale qui choque les responsables d’associations. Assignée à résidence depuis près deux mois, la famille ne peut pas être soumise à une mesure d’éloignement tant qu’elle n’est pas réunie (Convention européenne des Droits de l’homme).
Depuis le 4 septembre, les quatre Roms sont hébergés dans un hôtel bisontin où ils sont à nouveau assignés en résidence. " Nous avons contacté une avocate. Si la famille rentre au Kosovo, elle est en danger ", explique Gérard Delavelle, membre de RESF en brandissant une lettre de l’association Fraternité rom : " Tout retour est actuellement inenvisageable et les risques sont réels pour les Roms en cas de réinstallation dans leur région d’origine où ils sont à la merci de la vindicte de la majorité albanophone " , confirme le vice-président de l’association.
Le 4 septembre,  à 6 heures du matin, la Police aux frontières (PAF) et des membres du CADA (Commission d’accès aux documents administratifs) ont fait irruption dans l'appartement de la famille Ramadani qui faisaient l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français. La FCPE dénonce « des méthodes inadmissibles » en rappelant notamment, « le droit des enfants à la scolarité ». 
Saint-Fons (59), France : 82 personnes ont été expulsées vendredi 5 septembre de l’un des plus grands bidonvilles de l’agglomération lyonnaise, celui de Saint-Fons, boulevard Sampaix, selon les chiffres de la Préfecture du Rhône. Six familles avec enfants de moins de trois ans ont été hébergées en urgence.
Une partie des Roms du bidonville se sont réinstallés juste à côté de leurs anciennes cabanes, ce terrain n’étant en effet pas expulsable dans son intégralité. Le bidonville est en réalité composé de trois parcelles dont une, propriété d’EDF, n’est pas concernée par la décision de justice du 17 avril 2013 qui fonde cette opération de la police décidée par le préfet du Rhône.
Contacté en fin de matinée, Jean-Phillipe, du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples), présent sur les lieux lors de l’expulsion, « affirme qu’il n’y a pas eu de problèmes : La scène était surréaliste. Ils sont passés d’un côté à l’autre… sans avoir rien préparé. Actuellement, les baraquements sont en cours de destruction. »
Sept obligations de quitter le territoire (OQTF) ont été notifiées, laissant aux personnes un mois pour quitter la France ; trois autres OQTF étaient exécutoires.


Choisy-le-Roi (94), France :  Trois familles évacuées à nouveau en errance. 17 Roms, dont 7 enfants ont dû quitter leur campement de fortune situé sous l’A86, dans le quartier du Lugo à Choisy-le-Roi, où ils étaient installés depuis quelques semaines, à l’abri des regards derrière une épaisse végétation. L’évacuation s’est faite entre 7 heures et 8h30, une semaine après la notification de l’arrêté d’expulsion pris par le préfet.
« Le lieu où ils s’étaient établis leur faisait courir de grands dangers, indique-t-on en préfecture. Ils s’étaient installés dans un local technique avec des machines désaffectées. Au sol, il y a six grandes ouvertures d’1m50 à 2 m qui donnent sur une fosse remplie d’eau. Il y avait un réel risque, notamment pour les enfants. »
Des propositions d’hébergement ont été faites aux occupants du camp et un minibus les attendait pour les conduire à l’hôtel. Mais à l’exception d’un vieil homme, le reste des occupants les a déclinées. « On ne veut pas aller à l’hôtel pour deux ou trois jours et devoir partir après », explique Sylvia Stancu, une mère de famille restée sur place après l’évacuation. Avec ses trois enfants, dont une fille scolarisée à l’école Jean-Jaurès de Vitry, son mari et une grand-mère, elle comptait passer la nuit sur le trottoir, sous le pont de l’autoroute. « On est en France depuis 2001, on ne vole pas, on fait juste la manche au supermarché, pourquoi ils nous mettent dehors, s’interroge encore Sylvia. On n’a pas d’allocations, pas d’assistante sociale, on a rien. »

  • Vendredi 6 septembre
Enfants roms de Jász-Nagykun-Szolnok,
exclus de la nouvelle école publique
Jász-Nagykun-Szolnok, Pusta, Hongrie : Les parents d'enfants roms n'ont pas été informés en temps et en heure de l'ouverture d'une nouvelle école publique locale, ce qui a exclu de fait les enfants roms .

Alors que le gouvernement national gère la nouvelle école élémentaire catholique Szászbereki Kolping, où l'inscription gratuite, seuls les parents non roms ont informés de l'ouverture de l'école.

L'exclusion de l'école des élèves roms intervient alors que les responsables du Fidesz, le parti au pouvoir, mettent en oeuvre la gestion des écoles par le gouvernement central.
Le village Jász-Nagykun-Szolnok a une histoire par rapport à  la ségrégation scolaire. Au cours des dernières années , les élèves non roms ont fréquenté une école gérée par la commune, tandis que les enfants roms étaient rattachés à une institution gérée par l'Etat. En 2011, la plus haute cour de Hongrie avait jugé que ces pratiques étaient une forme de discrimination et devaient prendre fin.

La Spezia, Italie :

Une famille rom du campement rue de Carvin
Lille, septembre 2013
Lille (59), France : Une nouvelle opération de réduction de l'espace occupé par un campement de Roms à Lille-Sud a eu lieu au matin, en préparation d'une évacuation totale avant le mois d'octobre, a annoncé la préfecture du Nord. Environ 30 caravanes ont été déplacées et une trentaine de cabanons ont été détruits sur ce campement. Une précédente opération du même type avait déjà eu lieu le 25 juillet 2013. Une ordonnance d'expulsion été accordée par le Tribunal de Grande Instance de Lille, à la demande de la ville de Lille, propriétaire du terrain qui doit être vendu et devenir le chantier du futur Lillenium.
Aujourd'hui, près 750 personnes vivent dans ce campement situé rue de Carvin. 98 familles, soit 484 personnes, ont accepté de participer à un diagnostic social. Parmi celles-ci, "une dizaine de familles volontaires devraient être en mesure de rejoindre un des logements identifiés en dehors de l'agglomération lilloise par l'Etat en lien avec les collectivités locales".

  • Samedi 7 septembre
  • Dimanche 8 septembre
  • Lundi 9 septembre 
Jlobine, Biélorussie : Pour se préparer à accueillir le festival Dazhynki, une célébration liée aux récoltes et accueillie chaque année dans une ville différente, la ville de Jlobine, située à l'est du pays, a entrepris une vague de travaux pour accueillir solennellement le président de Biélorussie, Alexandre Loukachenko qui assiste traditionnellement au festival. Mais ces préparatifs ont été désastreux pour une petite communauté de Roms vivant à la périphérie de Jlobine. Dans l'effort de nettoyage, les autorités de la ville ont démoli sept maisons, apparemment construites sans permis, expulsant ainsi deux douzaines de personnes appartenant à la communauté rom. 

Italie : Les tribunaux italiens condamnent Roms et sans-abris à des peines de prison ferme quand ils ramassent des objets dans les décharges et les poubelles, pour «vol avec circonstances aggravantes». EveryOne Group a donc lancé un appel urgent à l'ONU, à l'Union européenne, au Pape François et aux institutions italiennes. Les autorités italiennes mènent une nouvelle persécution judiciaire contre les Roms et les sans-abris. Alors que les objets récupérés ne sont que des planches de bois, des vieux pots et des appareils électriques cassés et sans valeur, les condamnations vont de un à six ans de prison ferme, avec une amende allant de 103 à 1032 Euros. Actuellement, EveryOne Group tente de venir en aide à onze jeunes Roms en attente de jugement pour «vol avec circonstances aggravantes». L'espoir d'éviter des condamnations lourdes reste minime. 

Cholet, France : Déclaration négationniste de Gilles Bourdouleix, maire de Cholet lors du conseil municipal du 9 septembre : « Je voudrais qu'on m'explique où en France il y a eu extermination des Tsiganes. Je rappelle qu'il y a eu internement de Tsiganes et pas extermination en France (...)  Je vous parle de la France. (...) Écoutez le massacre de Tsiganes en Europe ça a été très simple. Ça a été dans les pays balkaniques et les pays de l'est uniquement. Il n'y a pas eu de déportation ou d'extermination comme la population juive.. Relisez l'histoire.. mais au delà de ça.. on ne peut pas spontanément aller tenir éventuellement les propos (qui lui  sont prêtés NDLR).. C'est (ce) que je suis en train de vous expliquer à aucun moment on va imaginer... qu'on va aller parler des Tsiganes comme ça... surtout quand vous avez devant vous non pas des Tsiganes...mais des Nazis.. qui vous font le salut nazi en vous traitant d'Hitler... (brouhaha...) les choses sont aussi simples que ça.»
Nîmes (30), France : Au mois de mai dernier, le Collectif Solidarité Roms du Gard parlait de « non assistance à personnes et à enfants en danger.» Depuis, plus précisément le 17 juin dernier, le dossier portant sur la situation des quinze familles installées sur un terrain à la sortie de Caissargues, propriété du Réseau Ferré de France, après avoir été expulsées du campement de la route d’Arles au mois d’août 2012, était passé sur le bureau du préfet du Gard, Hugues Bousiges.  Ce fameux 17 juin 2013, lors d’une réunion en préfecture, “une grande messe” comme la surnomme les membres du Collectif, des annonces avaient été faites. Un terrain militaire avait été envisagé pour accueillir ces familles de Roms. « Si ce terrain fait l’affaire, nous nous mettrons en quête d’une quinzaine de mobiles-home pour héberger ces familles » avait même lancé le préfet. Malheureusement, pour cause de pollution, cette option a dû être abandonnée. Alors ces familles sont restées dans leur bidonville dépourvu d’eau, d’électricité et de toilettes. « Aujourd’hui malheureusement, la vie des Roms au campement, qui est éloigné du centre de Nîmes se dégrade. A l’heure de la rentrée où les enfants devraient être à l’école, le découragement des familles et la violence marquent davantage encore leur empreinte. Dans la ligne de la circulaire du 26 août 2012, un diagnostic social avait bien été réalisé en mai, de même qu’un bilan d’employabilité après la réunion extraordinaire de juin. Trois associations, La Croix Rouge, l’Adejo et Quartier Libre, ont été missionnés pour ces études. Mais pas l’ombre d’un pilotage réel de cette action, pourtant tout à fait indispensable pour parvenir à la mise en place d’un accompagnement effectif de ces familles » dénonce le Collectif Solidarité Roms du Gard dans une lettre ouverte adressée au préfet Alain Régnier, délégué interministériel pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées, et présentée ce mardi à la presse locale.

De ces problèmes de logement et d’employabilité en découle un troisième problème, celui de la scolarité. « Une vingtaine d’enfants doivent entrer en primaire et au collège. Alors oui, ils sont bien inscrits, aux écoles de Nîmes, Mas de Ville, Charles-Martel, La Placette et au collège de Bouillargues. Mais aucun ne va à l’école. Le campement est beaucoup trop loin de ces établissements» explique Françoise Akoum entourée de Philippe Verseilles, Roger Mathieu et Odile Aigon. Tous posent sur la table le problème de manque d’argent de leurs protégés. « Ils ne peuvent pas payer de titre de transport scolaire de même que le carburant à mettre dans le réservoir de leur voiture, pour ceux qui en ont une.»
« Nous sommes extrêmement en colère. Nous ne jugeons pas la qualité du travail des associations, mais il faut arrêter de faire des actions dispersées qui engendrent des tensions au sein même du camp. Il faut offrir un véritable accompagnement social à ces familles et proposer des solutions pour arriver à une situation transitoire saine avant leur installation dans des logements définitifs.» Et l’affaire devient urgente puisque d’ici la fin de l’année, RFF devrait récupérer son terrain.

  • Mardi 10 septembre
Aix-en-Provence (13), France : Le campement rom de Vasarely a été évacué dès 9h du matin par les forces de police. Parmi la dizaine de témoins présents ce matin-là, Philippe Chouard, du Collectif aixois pour le droit et la dignité des Roms, immigrés et sans-papiers (Caddris) réagit : « Les 15 familles roms ne s'y attendaient pas vraiment.» 

Lezennes (59), France : En préambule du conseil municipal, Marc Godefroy, maire de Lezenne, a rappelé son coup de semonce au sujet du camp rom installé sur sa commune. Trois jours plus tôt, il avait exigé le «départ sans délai» des familles Roms du boulevard de Tournai, en s'adressant au préfet, avant de convoquer la presse. Il demande à l’État de prendre en charge les quelque 70 personnes installées dans ce camp illicite. Nuisances sonores, gymkhanas sur les pistes cyclables… pour les Lezennois, la coupe est pleine. L’édile estime avoir rempli son devoir avec le village d’insertion. Aux autres communes de prendre le relais.



Nice (06), France : L’Union française des associations tziganes (UFAT) va intenter des poursuites en justice pour «provocation à la haine raciale» à l’encontre de Christian Estrosi. Elle met en cause des propos sur les gens du voyage tenus en juillet. Le député-maire de Nice, qui était confronté à l’installation illégale de gens du voyage sur un terrain à Nice, avait promis de les «mater», taxant de «délinquants» ceux qui s’installent «par effraction» sur des terrains privés.

  • Mercredi 11 septembre
(Photo Pascal Rossignol. Reuters)
Lille (59), France : Destruction d'habitats précaires. L'opération d'expulsion a démarré tôt le matin, à 7 heures, dans le plus grand camp de Roms de la métropole lilloise. Plusieurs dizaines de voitures de police, de fourgons de CRS et de la Police aux frontières (PAF) se sont déployées autour de ce campement qui abritait plus de 750 personnes à l'entrée du quartier de Lille-Sud, rue de Carvin, le long du périphérique. La plupart des habitants sont des ressortissants roumains, bulgares, macédoniens et serbes qui vivaient dans des conditions d'hygiène difficiles. Beaucoup de familles avaient quitté les lieux ce mercredi car cette évacuation, annoncée par Martine Aubry, était attendue. Un périmètre de sécurité a été mis en place, les journalistes sont tenus à distance. Trente caravanes ont été déplacées hors du terrain, « conformément à l’ordonnance d’expulsion prise par le juge ». Un homme, accompagné de sa femme, bébé de un an dans les bras, et de sa petite fille, cherche une voiture avec boule à l’arrière. Car sa caravane, déglinguée, avec toutes les affaires de la famille à l’intérieur, est stationnée le long du trottoir, et il doit trouver une solution pour partir. Il est le dernier encore là, à 11 heures et demi, pendant que les bulldozers s'activent déjà à nettoyer la zone, avec ses déchets de vie, matelas éventrés, chaises cassés, et jouets.

(Photo Ludovic Maillard,
La Voix du Nord)
L’opération « vise à permettre l'installation prochaine, en toute sécurité, de la base travaux devant servir au futur chantier Lillenium ». Le camp de Lille-Sud devrait être totalement évacué pour le mois d’octobre, afin de « permettre l’installation d’une entreprise », selon la préfecture. Il a déjà été fortement réduit par rapport à sa taille d’origine : de huit hectares, il était passé à trois hectares cet été, et ne s’étendait plus que sur un hectare et demi vendredi dernier, après une énième opération de la police pour réduire l’espace. A l’issue de l’opération de ce mercredi matin, la surface occupée illicitement ne représentait plus qu’un dixième du terrain.Une cinquantaine de familles se sont déjà réfugiées sur un terrain privé entre Croix et Wasquehal, dans des conditions sanitaires déplorables. Ce mardi après-midi, des membres de l’AREAS (Association Régionale d’Etude et d’Action Sociale) ont distribué bâches et tentes aux familles dépourvues de toit.

Certains dorment dans des caravanes éventrées, mais la plupart n’ont pas cette chance et doivent se contenter de tentes de fortunes dressées à la va-vite sur des troncs d’arbre. « Ici, il n’y a pas d’eau, pas de toilettes. ça n’est pas bien, c’est très sale », explique un Rom installé avec sa famille depuis deux semaines.  Une précarisation qui intervient deux jours à peine après le décès d’une enfant de 7 ans, qui a vraisemblablement succombé à un malaise dans son sommeil. Une autopsie doit être pratiquée dans la semaine. Elle devrait permettre de dire s’il s’agit ou non d’une mort naturelle. Sur place, les enquêteurs se refusaient à tout commentaire. Plusieurs témoins ont été conduits au commissariat pour prendre leur déposition.

Essex, Royaume-Uni : Le raid de la police au domicile de Grattan Puxon, défenseur historique des droits des Roms, fait partie d'une attaque massive contre les gens du voyage du Dale Farm. En plus d'une perquisition qui a duré sept heures, les agents de la Special Mobil Force, équipés d'armes paralysantes ont saisi de nombreux biens personnels, dont les trois ordinateurs qui permettent à Grattan Puxon de mener son travail de chercheur et de militant, ainsi que trois téléphones portables et une grande quantité de documents. Les agents ont également procédé à une fouille corporelle, sans donner la moindre explication à leurs agissements, traitant Grattan Puxon comme un dangereux terroriste. Travelers' Times a contacté la police Essex pour de plus amples informations. Un représentant de la police a déclaré qu'il n'était pas en mesure de fournir des informations supplémentaires « en raison de problèmes de communication ».
  • Jeudi 12 septembre
  • Vendredi 13 septembre
  • Samedi 14 septembre
  • Dimanche 15 septembre
  • Lundi 16 septembre
Croix ( ), France : Incitation à la haine de la part d'un élu : M. Régis Gauche, maire de Croix, déclare au journal La Voix du Nord, qu’il soutiendrait qui commettrait l’irréparable contre un Rrom.
  • Mardi 17 septembre
Paris (75), France : Incitation à la discrimination raciale de la part d'un ministre : Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, lors d'une interview sur France Inter, a évoqué les Roms et leurs « modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation.» Des déclarations qui ont suscité des réactions de colère au sein des associations de défense des droits des Roms, comme La Voix des Roms, mais aussi au sein du MRAP et de la Ligue des Droits de l'Homme, comme au Parti socialiste et jusqu'à certains membres gouvernement. Pour le MRAP, le ministre «culturalise de façon essentialiste des modes de vie qui résultent avant tout de la pauvreté» et «crée un sentiment de rejet à l'encontre des Roms.»
  • Mercredi 18 septembre
  • Jeudi 19 septembre
  • Vendredi 20 septembre
Paris (75), France : Incitation à la haine de la part d'une élue. Nathalie Kosciusko-Morizet,  députée de l’Essonne et candidate à la Mairie de Paris déclare à BFM TV : « La vérité c’est qu’il y a autour de Paris des camps de roms et derrière ces camps de roms il y a des réseaux mafieux, des réseaux organisés, des réseaux de grande criminalité » (…) « Il faut mettre les mots sur les choses »(…) « Moi je ne fais pas des variations sémantiques, je dis les choses comme elles sont, et sur ce sujet je pense que le principal risque il est de ne pas dire les choses comme elles sont, de ne pas dire les choses comme les français les vivent. »
  • Samedi 21 septembre
  • Dimanche 22 septembre
  • Lundi 23 septembre
Paris (75), France : Incitation à la haine de la part d'une élue : Paroles de Nadine Morano, 1ère adjointe à la Mairie de Paris et candidate à la Mairie de Paris, à BFM TV : « Il y a eu ces dernières années des réseaux criminels qui sont des réseaux d’exploitation de jeunes » (…) « La situation, je la connais bien. Il faut bien sûr démanteler ces camps »(…) « Paris ne peux pas être en campement géant. » 
  • Mardi 24 septembre
Expulsion à Wissous, 24 septembre 2013
Crédit Photo: Mannone NnoMan Cadoret Photographe
OEIL: Our Eye Is Life - Collectif de Photographes
Wissous, France : Il est 6h du matin, il fait froid. il fait nuit et c'est près d'une centaine de membres de forces de l'ordre (gendarmerie, polices nationale et municipale) qui déploie un impressionnant dispositif de sécurité pour déloger ces familles. 
Hagards, les expulsés roms poussent des chariot de fortune contenant leurs maigres biens. Vêtements, couvertures, jouets d'enfants et bonbonnes de gaz pour se chauffer et cuisiner. L'expulsion s'est passée sans heurts, violence ou résistance. Résignées, les familles ont obtempéré sans protester. 
L'expulsion se déroule à huis-clos. Les roms sont seuls face aux forces de l'ordre, aux autorités et aux huissiers de justice. A part une unique assistante sociale, les élus locaux, les membres d'associations de respect des droits humains ou de soutien aux roms, se sont vus interdire l'accès au bidonville. Impuissants, ils n'ont pu que regarder au loin l'expulsion. Les forces de l'ordre ne se sont pas contentées de refuser l'accès du site à la société civile : elles se sont assurées qu'il n'y ait pas d'image dans le camp en interdisant l'accès à tout photographe. 
  • Mercredi 25 septembre
  • Jeudi 26 septembre
Vénissieux (69), France : André Gérin, l'ancien député-maire de Vénissieux, s'exprime ce jeudi dans le Figaro, déclarant qu'il est « globalement » d'accord avec le ministre de l'Intérieur« Le ministre a raison quand on connaît la situation des communes où sont installés ces campements. Il faut démanteler ces camps - qui sont des bidonvilles où les Roms vivent de façon indigne, contraires aux droits de l'Homme -, c'est évident. Mais plus encore, il faut empêcher que de nouveaux campements voient le jour. (...) Les Roms n'ont effectivement pas forcément vocation à rester ici », confie encore André Gerin au Figaro.
L'ancien parlementaire indique également recevoir de nombreuses doléances et compare la majorité des Roms à « des chiens égarés, suspects de manière globale » et remet en cause leur volonté d'intégration. 
  • Vendredi 27 septembre
Eforie Sud, Roumanie : à l'issue d'un préavis de sept jours, plus de 100 Roms, dont la moitié sont des enfants, ont été expulsés de force des logements où ils vivaient depuis plus de 20 ans. Ces maisons avaient été construites sans autorisation mais les autorités locales avaient en partie reconnu que les familles bénéficiaient d'une forme de droit d'occupation.
Plus de 20 maisons ont été détruites en moins d'une heure et les habitants ont perdu la majeure partie de leurs biens. Parmi les personnes qui vivaient là se trouvaient de nombreux enfants, des femmes enceintes et des personnes souffrant de diverses pathologies. La plupart des habitants n'ont pas eu le temps de rassembler leurs biens et le peu qu'ils ont réussi à sauver a été détruit après être resté sous la pluie car aucune solution de relogement ne leur avait été proposée.

  • Samedi 28 septembre
  • Dimanche 29 septembre
  • Lundi 30 septembre