dimanche 1 septembre 2013

Persécutions faites aux Roms, août 2013

Chaque mois, nous tentons de dresser la liste des persécutions subies par le peuple rom à travers l'Europe. Bien sûr, cette liste ne peut être exhaustive. Nombre d'agressions racistes et isolées ne peuvent être recensées. C'est pourquoi nous faisons aussi appel à votre vigilance pour nous prévenir, attirer notre attention sur tel ou tel cas dont vous auriez été témoins. Ensemble, nous pouvons alerter les consciences, renforcer les actes de résistance et entraver ainsi le cycle dangereux des persécutions.


Natalka Siváková, le 2 août 2013, à la veille
 d'une marche néo-nazie réclamantla libération
 des criminels néo-nazis qui ont incendié sa maison, en avril 2009

  • Jeudi 1er août

Magland (74), France : Un campement Rom de 20 personnes (dont 5 enfants et 2 nourrissons) est installé depuis un an au bord de l'A40, de la RD1205 et de l'Arve au lieu-dit Balme, sans eau courante ni électricité. Le Tribunal Administratif de Grenoble a décidé de donner suite à la demande du préfet de Haute-Savoie et d'ordonner l'expulsion des occupants de cette parcelle du domaine public fluvial.
Le Pays Gessien. fr

Béziers, Domaine de Bayssan (34), France : Dès huit heures du matin, une vingtaine de policiers a investi le camp Rom de Bayssan, entre la route de Vendres et l'A9. Une centaine de caravanes y étaient stationnées au plus fort de l'occupation. Ce camp existait depuis 2009. Les policiers ont obligé les habitants à quitter le campement avant l'intervention des pelleteuses.
Midi Libre du Ier août 2013


  • Vendredi 2 août

Milovice (Nymburk District), République Tchèque : Un couple Rom est devenu parents de quintuplés. C'est la première fois en République Tchèque. Avant même d'avoir regagné leur domicile, ils ont reçu des menaces de mort et d'agression raciste et redoutent que la presse ne dévoile leur identité.
Novinky. cz

Frontignan (34), France : En bordure de l'étang de Thau, un campement Rom d'une quinzaine de personnes a été expulsé. Les fonctionnaires de police ont proposé à la quinzaine de personnes présentes d'être logés durant trois nuits avant de repartir dans leur pays d'origine.
Midi Libre du 2 août 2013

Annecy-le-Vieux (74), France : A l'aube, le préfet et les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation d’un camp de Roms, situé le long du Fier, en application d'une décision de justice. Quatre familles, soit 25 personnes vivaient sur place, sans eau ni électricité depuis plusieurs semaines. Leurs véhicules ont également été enlevés. Selon le préfet, une «proposition partielle de relogement a été faite à une personne malade qui l’a acceptée». Une autre famille avec un enfant scolarisé a décidé de quitter la région.
Le Dauphiné du 2 août 2013

Frontignan (34), France : Les occupants d'un autre campement Rom, basé sur les terrains de Lafarge, ont quitté les lieux dans la nuit, juste avant l'expulsion policière annoncée.
Midi Libre du 2 août 2013

Montpellier (34), France : Au tribunal de grande instance de Montpellier s'est tenue une audience pour l’expulsion de 40 Roms d'un terrain SNCFde la Cerereïde, à Lattes. Le juge a tenu l’audience sans les Roms et sans leur avocat et refuse de rouvrir l’instruction ! Le président du tribunal a demandé à la police d’évacuer en urgence les 40 Roms et leur avocat qui bloquent l’accès au palais de justice.
Le petit journal de Lattes du 2 août 2013

Seravezza (Lu), Italie : Destruction d'habitations Roms à l'aube, sur ordre du maire, Ettore Neri. Les forces de police et une entreprise de BTP sont intervenues à l'aube dans le camping abandonné de Versilia, où des familles Roms y avaient trouvé refuge après une précédente expulsion, en juin 2012.
Nazione Rom du 5 août 2013



Rezé (44), France :
Après trois expulsions en moins d'un mois, un groupe d'une trentaine de Roms s'installe sur un terrain à la Neustrie-Rezé, proche de l'école où sont scolarisés leurs enfants.
Ouest France du 2 août 2013


  • Samedi 3 août
Vítkově, République Tchèque : 300 personnes ont participé à une marche anti-Roms, répondant à l'appel des "Lions Tchèques", un groupe néo-nazi organisé au niveau national. Le choix de cette commune, où vit une importante communauté Rom, se réfère à l'attentat raciste qui y a eu lieu en avril 2009. De nuit, une habitation Rom avait été incendiée par des cocktails molotov, et la petite Natalka Siváková avait été brûlée à 90%, toujours gravement handicapée à ce jour. Les manifestants ont hurlé des slogans pour exiger la libération des criminels. 
Blesk. cz
TYDEN. cz
Prager Zeitung
Romea. cz, (en anglais)

České Budějovice, République Tchèque : Des coups de feu ont été tirés sur un groupe de Roms, au coeur de la cité Máj. Heureusement, personne n'a été blessé physiquement mais la vitre arrière d'une Skoda a volé en éclats. L'agression a eu lieu rue V. Volf, vers 20h. Selon la police, l'arme semble être un pistolet à air comprimé. Ce n'est pas la première fois que de jeunes Roms sont la cible de tirs dans la cité. En 2006, des tirs avaient eu lieu dans la même rue.
Romea. cz du 7 août 2013


  • Dimanche 4 août


Devecser, Hongrie : une marche a été organisée par les milices d'extrême-droite liées au Jobbik, de manière à défiler avec des drapeaux et des slogans néo-nazis à travers le quartier tsigane d'une petite ville, et de semer ainsi la terreur parmi la population. Plus d'un millier de manifestants ont ainsi défilé, organisés en milices paramilitaires venues de toute la Hongrie dans une petite ville de 5000 habitants.
Trois députés du Jobbik ont d'abord pris la parole. Pour commencer, Gábor Ferenczi a déclaré qu'il s'agissait d'une action d'auto-défense des Hongrois pour rétablir l'ordre, le calme et la sécurité. En cas de vols à Devecser, il a invité les Hongrois "normaux" à prévenir la Force de Défense, une organisation paramilitaire qui viendrait immédiatement rétablir l'ordre, comme elle l'a fait l'an passé à Gyöngyöspata. C'est László Toroczkai qui a pris la parole par la suite, précisant que « la destruction et la dévastation surgissent chaque fois que les Tsiganes sont présents quelque part. Les Tsiganes veulent exterminer les Hongrois et puisqu'ils veulent l'affrontement, il n'y a pas d'autre issue que de les combattre ou de devenir des victimes.»
Plus tard, au cours de la marche, les activistes d'extrême-droite sont passés des paroles aux actes, en jetant des briques et des blocs de béton à travers les vitres des habitations Roms, puis sur des habitants du quartier qu'ils ont pris en chasse sans que la police n'intervienne. Il est à noter que les médias hongrois n'ont pas couvert l'événement.
The Contrarian Hungarian, 8 août 2013
Témoignage d'une victime, 8 août 2013

  • Lundi 5 août

Nice (06), France : Après la fermeture, samedi 3 août, du squat insalubre et dangereux de Las-Planas, à Nice, Viorel Costaches, président de l'association Prales et porte-parole des Roms a lancé un appel à l'aide.
Pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur la situation de sept familles Roms, représentant une trentaine d'hommes, de femmes et d'enfants, qui sont depuis à la rue. Tout en dénonçant la politique du député-maire de Nice, le président de l'association Prales estime que "fermer les squats ne sert à rien. C'est juste repousser le problème un peu plus loin, en abandonnant sur le trottoir des familles entières".  Et de demander en urgence des solutions de relogement.
Nice-Matin, 5 août 2013

Odz, Hongrie : La muncipalité a reçu une aide d'environ € 5.000.000 de la part du gouvernement suisse pour amener l'eau courante dans les foyers Roms. Non seulement les travaux n'ont pas été entamés mais en pleine canicule, la ville a coupé l'arrivée d'eau des fontaines et bornes d'incendie du quartier Rom, sous prétexte que l'eau y était gaspillée. Le maire d'Odz, affilié au Fidesz, le parti gouvernemental, a déclaré qu'il devait garder l'eau pour "les vrais hongrois".
La Repubblica du 5 août 2013
Hvg. hu, 5 août 2013

Lille (59), France : Une trentaine de Roms, dont une dizaine de jeunes enfants, ont été expulsés par une cinquantaine de policiers (dirigés par le commissaire Nicolas Jolibois, directeur adjoint de la sécurité publique du Nord) du camp de fortune qu’ils venaient d’installer sous les voies du périphérique Est de Lille, à La Madeleine, entre les carrefours Coubertin et Pasteur. Les familles, avec des enfants, disent ne pas savoir où aller : « On a beaucoup de petits-enfants, on ne sait pas où on va les faire dormir, on ne sait pas où aller, on n’a rien pour se déplacer ».
La voix du Nord du 5 août 2013

Baia Mare, Roumanie : Trente familles Roms du quartier de Craica sont à nouveau menacées d'expulsion forcée à la date du 5 août. Dans l'ordonnance du 2 août, les autorités ont informé les habitants qu'ils ne disposaient pas des autorisations nécessaires pour continuer d'habiter leurs logements. Au matin du 5 Août, les bulldozers sont arrivés et ont démoli 15 maisons. Les habitants de ces maisons n'ont aucune solution de relogement.
Amnesty International, communiqué du 5 août 2013

  • Mardi 6 août 

Internet, France : Propagande raciste. Une page Facebook intitulée Adopte un gitan.com diffuse des images et slogans appelant à exterminer les tsiganes et les voleurs de cuivre. Des photomontages associent des musiciens gitans à l'imagerie du IIIe Reich, des commentaires se réjouissent des meurtres et des pogroms de tsiganes. De nombreuses associations ont porté plainte mais à la date du 8 août, la page continue d'être en ligne.
Pour la fermeture d'Adopte un gitan.com

Jan Dufek, nostalgique du IIIe Reich
Duchcov, République Tchèque : Jan Dufek, néo-nazi bien connu pour ses déclarations vidéo sur youtube ("Tsiganes, fils de pute noire ! Tuez-les tous !"), a organisé la venue d'un commando néo-nazi à la piscine municipale, pour terroriser les enfants et les familles Roms, nombreux à fréquenter l'établissement. Le commando fait également régner la terreur dans les rues de Duchcov, agressant les travailleurs sociaux d'origine Tsigane, comme Štefana Horváta, insulté et agressé à plusieurs reprises.
Romea. cz du 7 août 2013

Budapest, Hongrie : Suite à la condamnation à perpétuité de quatre personnes reconnues coupables des meurtres à caractère raciste de six Roms en 2008 et 2009, la directrice adjointe du programme Europe et Asie d'Amnesty International déclare : « Cinq ans après ces meurtres commis de sang-froid, les Roms en Hongrie ne bénéficient toujours pas d’une protection adéquate contre les crimes de haine ».
Communiqué de presse d'Amnesty International, 6 août 2013

Florence, Italie : Suite à une expulsion en avril 2013, 186 Roms avaient trouvé refuge dans l'hôpital désaffecté de Poggio Secco, sur les collines de Careggi, qui sert de structure d'accueil aux sans-abris pendant l'hiver. Le maire de Florence, Matteo Renzi, a ordonné leur expulsion sans qu'aucun accueil d'urgence ne soit prévu pour accueillir ces familles. Elles errent dans les rues de Florence et dorment dans les rues, sur des couvertures à même les trottoirs.
Dans plusieurs communiqués de presse, le maire a prétendu que le problème était résolu, ce que relatent les journalistes sans vérifier la moindre information auprès des familles ainsi jetées à la rue.
Nation Roma du 8 août 2013
La Nazione Florence du 6 août 2013

  • Mercredi 7 août

Tirana, Albanie : 37 familles roms expulsées de force de leurs domiciles de la rue Kavaja.
Ces expulsions forcées ont été menées par les employés d’une entreprise de construction qui envisage d’aménager le site, dans le mépris le plus total des procédures définies par la législation albanaise et les normes internationales sur les expulsions forcées.
Zemrie, mère de cinq enfants et grand-mère de quatre petits-enfants, vivait dans le quartier depuis 30 ans, a déclaré : « Ils sont arrivés ce matin sans prévenir, et je ne sais pas vraiment comment les choses se sont déroulées. Tout s’est passé très vite et je suis encore sous le choc […] Ma maison a été détruite mais j’ai réussi à rassembler quelques affaires […] Ce soir nous allons rester ici, dans la rue, car nous n’avons nulle part où aller. Ma belle-fille a un bébé de deux semaines et notre famille compte trois autres enfants en bas âge. »
Un commissaire du bureau du médiateur a déclaré : « Sept ou huit habitations ont été détruites ce matin avant que la police n’arrive pour mettre fin aux activités de démolition. La situation était très chaotique, les gens hurlaient et pleuraient en essayant de rassembler leurs affaires. Certains sont parvenus à emporter quelques effets personnels, mais une maison a été détruite sans que les occupants n’aient pu récupérer quoi que ce soit, et une autre a même pris feu. Tout le monde était très choqué et effrayé. Les personnes expulsées sont désormais à la rue, sans savoir quoi faire. Maintenant que la police est partie, elles n’ont plus rien à espérer si ce n’est un peu d’aide de la part des ONG locales. »
Près de 30 familles avaient quitté le quartier la semaine dernière après avoir été menacées par des employés de l’entreprise de construction, qui leur avaient dit que leurs maisons seraient détruites. Il faut que les autorités retrouvent ces familles et s’assurent qu’elles ne sont pas sans abri.
Si la législation albanaise n’interdit pas les expulsions forcées, elle oblige les propriétaires à prévenir les Roms vivant sur leurs terrains 10 jours avant l’expulsion. Conformément aux normes internationales, les Roms auraient dû recevoir un avis d'expulsion officiel, qu’ils occupent le terrain de façon légale ou non.
Amnesty International, Déclaration publique du 7 août
Shqiptarja. com du 11 août 2013 (en albanais)
Vidéo des familles cherchant leurs affaires au milieu des décombres

  • Jeudi 8 août

Nandy (77), France : Après 7 mois de répit,  270 Roms qui occupaient l’ancien cynodrome de Nandy depuis le mois de janvier ont levé le camp. Le 30 juillet, le tribunal de grande instance de Melun avait prononcé leur expulsion dans les 72 heures et un huissier avait été mandaté pour notifier la décision de justice aux résidents de l’ancien cynodrome. Yves Douchin, du collectif Romeurope77, estime qu’une évacuation aussi rapide du terrain est compliquée à cause du nombre de personnes mais également de leur état de santé. Il a demandé à la préfète Nicole Klein de repousser un éventuel recours aux forces de l’ordre. Le maire de Nandy, René Réthoré et le San de Sénart, propriétaire du terrain, ont fait fermer le terrain pour empêcher de nouvelles installations.
Le Parisien du 9 août 2013
La République du 1er août 2013
La République du 10 août 2013
Le Parisien du 30 juillet 2013

  • Samedi 10 août

Villeneuve d'Ascq (59), France : Un homme d'origine bulgare a été violemment agressé par des riverains dans la nuit de samedi à dimanche à Villeneuve d'Ascq, soupçonné d'avoir commis un cambriolage peu de temps auparavant. La tension est de plus en plus vive entre Roms et habitants de la commune.
Les circonstances de l'agression restent encore très floues. Dans la nuit de samedi à dimanche (10 au 11 août), un Bulgare a été roué de coups dans le quartier de la Cousinerie​ à Villeneuve d'Ascq. Selon des témoins, une dizaine d'hommes, peut-être, s'en sont pris à cet homme, auteur présumé d'un cambriolage peu de temps auparavant. Personne n'a pour l'instant été interpellé et la victime de ces coups n'a encore pu être entendue pour l'instant, en raison de son état de santé. Il est hospitalisé, sérieusement blessé.
 Il y a plusieurs mois, les riverains de la Cousinerie à Villeneuve d'Ascq placardaient des photos de cambrioleurs présumés dans le quartier, forcément Roms, initiative alors soutenue par la mairie.
France 3 Nord-Pas-de-Calais

  • Lundi 12 août

Aubière (63) : Depuis 18 mois, une vingtaine de roms, dont 4 enfants, occupent une maison et un grand terrain, situés en plein cœur du Campus des Cézeaux. Une expulsion était prévue en mai dernier, mais les occupants sont toujours là. Une situation problématique à laquelle la mairie refuse d'apporter une solution digne et respectueuse du droit des familles.
France 3, 12 août 2013

Rézé (44) : Le tribunal de grande instance de Nantes a décidé lundi l’expulsion d’une soixantaine de Roms qui occupent, depuis fin juin, le site des anciens abattoirs de Rezé, dans le sud de l’agglomération, a-t-on appris de source judiciaire. Dès que l’expulsion leur aura été signifiée, les familles, dont une vingtaine d’enfants scolarisés, auront trois jours pour quitter les lieux, sans doute à la fin de la semaine, selon leur avocate, Me Sylvie Bourjon.
Selon l’avocate, ce groupe de Roms est ballotté de site en site depuis près de cinq ans dans l’agglomération de Nantes. Les familles ont été assignées sur demande de la mairie (PS) de Rezé et de la société Voillet, propriétaire du site.
Libération du 12 août 2013

Rome, Italie : Pour empêcher l'expulsion d'un campement Via Salviati, des familles Roms se barricadent avec les enfants à l'intérieur du bidonville. Après plusieurs heures de négociation, les forces de police échouent à expulser les familles.
Il Messagero du 12 août 2013
Roma Daily News

  • Mardi 13 août 2013
Vaulx-en-Velin (69), France : Situation critique dans le quartier sud de la ville. Les riverains se plaignent de la présence depuis octobre 2012 et juin 2013 de deux campements de Roms, installés à proximité des habitations. Les riverains dénoncent nuisances sonores, insalubrité et insécurité.
En février dernier, la justice avait ordonné l'expulsion des occupants de l'un des deux terrains. Mardi (13 août), des riverains, soutenus par des associations de quartiers, sont descendus dans la rue : une manifestation a été organisée pour dénoncer "l'inertie" des pouvoirs publics et demander le respect de la décision de justice concernant l'évacuation du campement. Les riverains envisagent de manifester tous les mardis, jusqu'au départ des Roms...
Face aux caméras de France 3, Joëlle Giannetti, présidente de l'association Vaulx Carré de soie, se plaint de l'inertie de l'Etat.
France 3 Rhône-Alpes, 14 août 2013
Lyon Mag, 13 août 2013


  • Mercredi 14 août


Bergerac (24), France : Suite à une première expulsion de la zone de grand passage des Gilets, à Cours-de-Pile, une vingtaine de caravanes sont installées sur un terrain appartenant au magasin Décathlon, sur la zone des Sardines, à Bergerac. En fin de matinée, la police nationale a notifié aux membres de la communauté un nouvel arrêté d'expulsion, signé du préfet de la Dordogne, leur laissant 24 heures pour quitter les lieux, ce qu'ils avaient fait aux alentours de 15h30, pour se diriger vers la zone de Cablanc, à Creysse, et s'installer à une dizaine de kilomètres de leur précédent campement.
Sud-Ouest du 14 août 2013

Roanne (42), France :
180 personnes expulsées, dont une femme sur le point d'accoucher. Sur le plan du droit, la Préfète de la Loire a affirmé aux media locaux que les personnes concernées étaient toutes déboutées du droit d’asile, ce qui est loin d'être vrai.
Solidarité Ouvrière, 180 étrangers expulsés de leur hébergement à Roanne, 28 août 2013.

  • Vendredi 16 août
Noisy-le-Grand (93), France : Une trentaine de cabanes en bois et en tôle ont été détruites, vendredi après-midi, par un incendie dans un camp de Roms, rue des artisans. Le feu s'est déclaré vers 14 heures s et a nécessité le déploiement de 95 pompiers et 28 engins.
150 personnes dormaient dans ce camp. Les flammes ont été maîtrisées à 15h30, même si des fumées s'échappaient encore vers 17 heures. Elles ont détruit 1.500 m2 du campement mais aucune victime n'était à déplorer en fin d'après-midi, selon le bilan provisoire du lieutenant -colonel Frédéric Grosjean. L'origine de l'incendie est pour l'instant indéterminée. Un porte-parole de la Préfecture a indiqué que 150 personnes vivaient dans ce camp. Lorsque le feu s'est déclaré, une centaine d'entre-elles étaient présentes. Une vingtaine ont fui et une trentaine ont été prises en charge par les pompiers.
Metronews du 17 août 2013
Direct Matin, vidéo du 16 août 2013
RTL, vidéo du 17 août 2013

  • Dimanche 18 août
Paris (75), France : Des familles roms, originaires d'une région qui jusque là ne migrait pas en France, continuent de dormir depuis plusieurs moi sur les trottoirs parisiens, entre Bastille et République. Tout l'hiver, les structures d'accueil d'urgence ouvertes pour les sans-abris ont refusé d'héberger ces familles.
Comme l'explique Morgan Garcia, membre de Médecins du Monde, « lorsqu'on prend n'importe quel citoyen du territoire, encore plus s'il parle peu ou mal la langue, encore plus s'il est dans des conditions précaires, qu'on le fait déménager tous les trois mois, qu'il a une pathologie chronique ou fait un infarctus, qu'il a un enfant avec un retard de développement, il y a un moment où il va déconnecter du système de soins parce qu'il ne sait plus à qui se référer, ce n'est plus la même personne à qui il parle et du coup, il ne se soigne plus ». L'espérance de vie dans la rue est réduite à l'extrême.
Arte, des campements à la rue, reportage vidéo de H. Feist, N. Grimard, M. Nicusor et K. Mamoun, juin 2013
Arte, Quel avenir pour les Roms, reportage vidéo de N. Daiber, C. Mignard, D. Tribalat, M. Bouhsira, S. Mira.

  • Mardi 20 août
En fin de matinée, un huissier s’est rendu sur le site des anciens abattoirs de Rezé pour signifier leur expulsion aux Roms qui occupent des parcelles «sans droit ni titre» depuis le 30 juin dernier. Il était mandaté par la mairie de Rezé, suite à une décision de justice rendue au Tribunal de grande instance le lundi 12 août. Une action commune de la mairie et de la société Voillet, propriétaire du site, est à l’origine de cette expulsion. La soixantaine de personnes, dont une vingtaine d’enfants scolarisés, et leurs caravanes, doivent quitter les lieux avant ce vendredi 23 août.

Presse Océan, 20 août 2013
Nantes ma ville, 28 août 2013
  • Mercredi 21 août
Besançon ( ), France : Depuis le mois d’avril 2013 où elle a été expulsée de son logement, la famille Hokic-Alimanovic, famille Rrom originaire de Bosnie-Herzégovine, qui a fui la guerre, les discriminations et la misère, vit dans deux camionnettes au pied du 20 rue de Cologne dans le quartier de Planoise à Besançon. Malgré les articles dans la presse comme l’Est Républicain et France 3, malgré les interpellations des services sociaux du département et de la préfecture, la famille et ses cinq enfants subissent toujours ces conditions de vie inhumaine. La rentrée scolaire approche. Pour le plus jeune des enfants, âgé de trois ans, ce sera sa première rentrée. Les autres enfants, âgés de cinq, six, huit et onze ans, retourneront aussi à l’école.
Communisme ouvrier, article du 26 août 2013
France 3 Franche-Comté, 8 août 2013
  • Jeudi 22 août
Saint-Etienne (42), France : Expulsion d'une centaine de personnes d'un squat situé au 7, rue Colette. «Les personnes évacuées sont principalement originaires d’Europe de l’Est », indique un ancien habitant. Une information confirmée du côté de la préfecture de la Loire, qui évoque « un panorama de nationalités » parmi les personnes évacuées.
Le Progrès, Usquat évacué rue Colette, 22 août 2013.

France : Campagne de presse anti-rom. La couverture de l'hebdomadaire de droite Valeurs actuelles du jeudi 22 août est titré "Roms l'overdose", avec une caravane barrée de rouge. Un titre choc pour annoncer un dossier construit sur des rumeurs et de fausses informations, dirigé par l'ancien rédacteur en chef du journal Minute, un hebdomadaire d'extrême droite.
Dans un communiqué, le Parti Socialiste déclare "La Une de Valeurs Actuelles est indigne, anti-républicaine et incite à la violence xénophobe contre une catégorie de la population. Les valeurs nauséabondes qui y sont véhiculées n'ont rien d'actuelles, elles sont anti-républicaines".
Midi Libre, article du 21 août 2013


  • Vendredi 23 août
Duisbourg, Allemagne : Dans le cadre d'une vaste opération de police qui a mobilisé plus d'une centaine de policiers, certains masqués et vêtus d'une tenue de camouflage, plusieurs appartements du quartier de Peschen, occupés par des familles roms, ont été investis en pleine nuit. Dans certains d'entre eux, des enfants ont été arrachés de leur sommeil et agressés par des gaz lacrymogènes (bombes au poivre).
La veille, une réunion publique avait eu lieu dans le quartier de Brahmstraße, où ces familles avaient été prises à partie et insultée par des militants anti-roms. Des antifascistes avaient pris part au débat, qui a tourné à la bagarre si bien que plusieurs personnes avaient dû être hospitalisées.
L'alliance contre l'anti-tsiganisme à Duisbourg a publié un communiqué de presse suite à ces événements. 

Marseille (13), France : Les familles roms expulsées en juillet, réfugiées au 287 chemin de la madrague ville ont subi deux agressions nocturnes par une bande de jeunes racistes. La première dans la nuit du mercredi 21 août, la seconde le vendredi 23.
La police, appelée pendant presque une heure, a fini par venir pour la première agression. Elle devaitr faire des rondes pour rassurer les famille, mais aucune ronde n'a été effectuée.
Lors de la 2eme arrestation, la police n'est pas venue malgré l'appel au secours des familles terrorisées, qui ont dû trouver refuge dans un parc.
Le samedi 24 au matin, des employés de la mairie sont venus fermer la porte d’entrée avec un cadenas et un tracto-pelle a remis les blocs de pierre devant les deux entrées. Puis un gardiennage a été mis 24H sur 24 avec des toilettes de chantier, ce qui avait été impossible à mettre quand les familles roms y résidaient.
Le mercredi 28, des employés de la mairie sont venus jeter les affaires des familles roms par les fenêtres pendant qu' un tracto pelle les écrasait pour les jeter dans des camions bennes. Toutes les affaires des familles ont ainsi été écrasées et emportées.
Mille Babords,  Familles du 91 boulevard de Plombières, la traque continue, le 30 août 2013.

Lyon (59), France : Dès 6h30, les deux camps de ROMS du quartier de la Soie ont été évacués par les forces de l’ordre. L’évacuation s’est faite en application de deux ordonnances du Tribunal de Grande Instance de Lyon sur demande des propriétaires des terrains occupés. Le Sytral pour l’un d’eux, le Grand Lyon pour l’autre. Au total ce sont 223 adultes et 167 mineurs qui se retrouvent sans abri, une partie des occupants ayant déjà quitté le camp la veille.
Les familles avec des enfants de moins de trois ans seront relogées à l’hôtel, indique la préfecture. Trois obligations de quitter le territoire français (OQTF) ont par ailleurs été notifiées au cours de l’intervention des forces de l’ordre et une personne a été conduite dans les locaux de la police aux frontières. Une proposition d’aide au retour a été faite aux personnes souhaitant bénéficier de ce dispositif selon la préfecture, qui rappelle qu' « à ce jour dans le Rhône, plusieurs centaines (de ressortissants roumains) sont hébergées et font l’objet d’une insertion définitive ». Mais pour ceux qui souhaitent rester, rien ne leur étant proposé, il est probable qu’ils vont trouver refuge dans de nouveaux squats.
De nombreuses associations étaient présentes sur place pour aider au mieux les expulsés. La coordinatrice des missions de Médecins du Monde à Lyon, Aurélie Neveu, sur place lors de l’expulsion, a tenté ce matin de joindre le 115, afin de trouver une solution de relogement pour les personnes les plus fragiles « Appelez le 115, mais ça ne répond pas », a déclaré Gilberte Renard, militante de la Ligue des Droits de l’Homme. Les riverains quant à eux, après la solidarité dont ils avaient fait preuve lors des journées qui ont suivi l'incendie du camp le 15 août, étaient soulagés par la fin proche, des nuisances provoquées par l’insalubrité de ces campements, de l’illégalité de la situation, et, du laxisme des pouvoirs publics qu'ils dénonçaient depuis des semaines. Ils étaient peinés par les conditions de l'expulsion et regrettaient qu'aucune solution de relogement ne soit proposée à chacun par les autorités. Les élus et politiques de tous bords, invisibles depuis l'installation des camps, étaient nombreux sur place dès l'aube. Sans peur d’étaler leurs divergences. En effet, le maire affirmait depuis une dizaine de jours ne plus rien vouloir faire pour les Roms, refusant d’ouvrir un gymnase pour les héberger suite à l’incendie ("Trop c'est trop" disait-il dans Le Progrès de dimanche dernier). En même temps, la grande partie de la majorité municipale ayant pris fait et cause pour les Roms, multipliait depuis quelques semaines des actions allant jusqu'à la provocation contre des riverains qui depuis des mois dénoncent les nuisances et des « conditions de vie dangereusement insalubres, sans eau potable, ni sanitaires, au milieu de déchets qui ne cessaient de s’amonceler». Ce sont pourtant ces derniers, les riverains qui manifestaient pour l'expulsion, qui ont été les plus prompts à aider les occupants du camp après l'incendie de la semaine dernière. 
En fin de matinée, les familles expulsées cherchaient toujours un point de chute sans grand espoir, les municipalités proches ayant signifié qu'ils n'étaient pas du tout les bienvenus.
Media Vaulx, article du 23 août 2013
  • Samedi 24 août
Lozère (48) : La famille Jovanovic a été parrainée en Lozère par RESF. Cette famille de Roms kosovars a quatre enfants de 6 ans à 10 ans qui ont été un temps scolarisés dans le département. Depuis qu’ils ont été déboutés du droit d’asile, les Jovanovic ont séjourné dans divers endroits et ont connu une précarité extrême. Il y a peu, le père, Goran a été arrêté dans le Vaucluse et se trouve au centre de rétention (CRA) de Nîmes. Toutes les voies de recours sont épuisées, et il ne manque que l’accord du Kosovo pour que l'expulsion soit effective.
Communiqué RESF du 27 août 2013

Aubière (63), France : A 4h du matin, une dizaine de pompiers de Clermont-Ferrand et d'Aubière interviennent sur l'incendie d'une maison près du campus des Cézeaux, squattée depuis 18 mois par une vingtaine de Roms sous le coup d'une expulsion depuis mai dernier. Des tensions existaient entre la préfecture du Puy-de-Dôme et le maire d'Aubière, Christian Sinsard, qui avait alerté la ministre du logement et de l'égalité des chances, sans résultats.
C'est un voisin qui a informé les pompiers de l'incendie de la maison squattée mais déserte cette nuit-là. D'après les premiers éléments relevés sur place, le feu serait parti de l'intérieur de la maison. Ce qui laisse supposer que l'origine de l'incendie serait criminelle. L'enquête est diligentée par la sûreté départementale du Puy-de-Dôme pour déterminer si un combustible a été utilisé.
France 3 Auvergne, article de Sébastien Kerroux du 24 août 2013
  • Dimanche 25 août
Châteauroux (36), France : Menace d’expulsion d’une famille rom. Deux couples de Roms avec trois enfants de 7, 5, et 4 ans vivent dans une ancienne clinique de Châteauroux. Le préfet de l’Indre parle « des conditions abominables dans lesquelles cette famille vit ». Mais lorsqu'une des familles a déposé la demande de régularisation, le préfet a répondu le jour même par un ordre de quitter le territoire. Pourtant le père a un certificat de travail. Les enfants ont été scolarisés mais, pour l’instant, le préfet a choisi d’exécuter l’arrêté d’expulsion.
Lutte ouvrière, brève du 25 août 2013

Saint-Etienne (42), France : Une soixantaine de personnes, dont une femme enceinte de sept mois et des enfants, tous évacués du « squat Colette » le jeudi 22 août, ont passé une nouvelle nuit dans la rue. Un stéphanois s'indigne : « C’est totalement illégal ! Le code de la famille et de l’action sociale affirme qu’une personne comme Diane Novasardova devrait avoir un toit »
Un homme originaire de Géorgie abandonne la tente qu’il est en train de monter et clame son incompréhension. « Mes enfants dorment là », se désole-t-il en pointant du doigt une tente installée sur cette pelouse en pente. « Même les animaux ne dorment pas comme ça. Je croyais que la France était une démocratie ».
« C’est poignant de voir ça au pied d’appartements vides », glisse Yves Scanu, membre du réseau Education sans frontières. Pour les familles, impossible de retourner dans ces logements qu’elles occupaient. Un agent de sécurité garde l’entrée de l’immeuble, devant des enfants qui semblent ne pas comprendre la situation. Dans l’après-midi, Yves Scanu adopte un discours plus revendicateur : « Il va falloir que la préfecture se décide, tous ces gens ne peuvent pas rester là. » Mais, hier, la préfecture stéphanoise est restée muette, ne souhaitant faire aucun commentaire.
Le Progrès, article de Hugo Flotat-Talon du 25 août 2013

Dijon  (21), France : « J’ai vraiment cru qu’il allait me tirer dessus. Le policier avait l’air très énervé», raconte à la presse un membre de la communauté des gens du voyage qui s’est retrouvé visé par un policier, qui a ensuite fait usage de son arme en tirant en l’air. Selon les éléments recueillis sur place, tout serait parti de la volonté de la police de faire remorquer une voiture qui se trouvait dans un fossé, à proximité d’un camp de gens du voyage sédentarisés, chemin du Pont-Barreau à Dijon.
Des gens du voyage auraient alors expliqué aux policiers que les propriétaires allaient venir le rechercher rapidement, et que la voiture, qui avait heurté un poteau téléphonique, ne gênait pas la circulation. Le ton serait alors monté. Des pierres auraient été lancées en direction des policiers, selon plusieurs sources. Un policier a alors sorti son arme. « Il me l’a pointée directement dessus », affirme la victime qui considère que « ce n’était pas justifié ». C’est le début de l’escalade. Au total, une vingtaine de policiers arrivent sur place, ainsi qu’une quinzaine de gendarmes, appelés en renfort. Pendant ce temps-là, les anciens du camp tentent de calmer les plus jeunes. Des grenades et du gaz lacrymogène auraient aussi été utilisées.
Légitime défense ou réponse disproportionnée, l’enquête se chargera de le déterminer. « On n’était pas menaçant, mais un policier a paniqué », affirment les gens du voyage. Plusieurs sources affirment tout de même que les policiers auraient été encerclés et menacés.
La Préfecture a « demandé l’ouverture d’une procédure judiciaire pour violences sur dépositaires de la force publique ». Du côté du parquet, aucune information n’a filtré sur cette éventualité.
Le journal de Saône et Loire, Un policier fait feu près d’un camp de gens du voyage, article de Vincent Gautronneau du 25 août 2013

Paris (75), France : Au lendemain d'une maraude auprès des familles Roms dormant sur les trottoirs, autour de la place de la République, l'association Entraides Citoyennes est contactée par certains d'entre eux qui relatent un contrôle policier, au cours duquel les enfants ont été violemment tirés du sommeil. Les vêtements sont jetés au milieu de la rue, comme toutes leurs maigres possessions.
Quelques jours plus tôt, certaines personnes ont reçu un ordre de sortie du territoire (OQTF) daté de début août alors qu'elles sont entrées en France début juillet, l'autorisation légale de séjour étant de trois mois.
Dans les jours qui suivent, un riverain asperge les familles et leurs effets pour qu’elles s’en aillent. Une jeune maman est brûlée au bras, au torse et à la cheville.
L’association va porter plainte : photos et certificat médical à l’appui.
  • Lundi 26 août
Tonneins (47), France : Dans la nuit de lundi à mardi, un incendie, qui serait d’origine criminelle, a entièrement ravagé un équipement sanitaire de l’aire d’accueil des gens du voyage, chemin du Plaisir à Tonneins. Le site est géré par Val de Garonne Agglomération. Le local technique  a également été touché par un début de feu. L’aire était fermée depuis le 19 août pour son entretien annuel. L’entreprise d’insertion, qui devait effectuer des travaux de remise en état, a donné l’alerte à 7h40 le matin du 27 août. Les techniciens d’identification criminelle de la gendarmerie d’Agen (TIC) sont venus effectuer des prélèvements d’indices. La gendarmerie a ouvert une enquête.
Le Républicain, article du 27 août 2013

  • Mardi 27 août
Krupina, Slovaquie : Sur les réseaux sociaux, Radoslav Vazan, maire de Krupina,  petite ville de 8000 habitants dans la région de Banská Bystrica, publie régulièrement des déclarations racistes et ségrégationnistes sur les minorités roms et juives de sa commune.
Spravy Pravda sk, article du 27 août 2013


Bobigny (93), France : Environ 150 personnes roms, dont une soixantaine d’enfants, ont été expulsées du campement de la rue des Coquetiers à Bobigny au cours de la matinée du 27 août 2013. Des solutions d’hébergement d’urgence n’ont été prévues que pour trois familles et le reste des habitants du campement est désormais sans abri.

Vers 9 heures, une soixantaine de personnes attendaient encore devant le campement, incertains et ne sachant pas où aller. «Je ne vois pas quelle explication j’ai à donner, mis à part le fait que l’on met en œuvre une décision de justice», a indiqué le préfet.
Amnesty International, 150 personnes roms expulsées de force du campement des Coquetiers à Bobigny, 27 août 2013.

  • Mercredi 28 août
Athènes, Grèce : Une enquête sur la disparition de 502 enfants roms d'origine albanaise hébergés il y a une dizaine d'années par une fondation de l'État grec dans la banlieue d'Athènes, est en cours, a indiqué mercredi le ministre grec de la Justice, Charalambos Athanassiou. En juillet, le ministre avait été interpellé sur ce sujet au parlement par Maria Yannakaki, députée du petit parti de la Gauche démocratique Dimar, qui lui avait demandé des informations sur cette affaire en se basant sur un rapport de l'ONU publié récemment.
Où sont les enfants aujourd'hui ? Leur hébergement par la fondation publique Agia Varvara, qui n'était pas spécialisée dans ce domaine, avait été décidé par le gouvernement dans le cadre d'un programme d'assistance aux enfants de la rue".
A l'époque une vague de migrants albanais était arrivée en Grèce alors que le pays se préparait pour les jeux Olympiques d'Athènes, en 2004. Dans le cadre de ces préparatifs, des ONG des droits de l'Homme avaient dénoncé de nombreuses opérations "de nettoyage" des rues de la capitale.
Le rapport de l'ONU fait état de la disparition de 502 enfants des rues en Grèce au début des années 2000, hébergés par la fondation dans la banlieue ouest d'Athènes", selon la députée.
Dans son rapport 2005 sur la Grèce, l'ONG Amnesty International avait par ailleurs indiqué que "plusieurs familles roms ont, semble-t-il, été expulsées de trois secteurs d’Athènes désignés pour accueillir les installations olympiques. En s’abstenant de les aider à se reloger dans des locaux appropriés, les autorités ont enfreint les dispositions du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, que la Grèce a ratifié."
En novembre 2004, Amnesty International a exprimé sa préoccupation au sujet d’informations selon lesquelles 502 enfants, originaires pour la plupart d’Albanie, ont disparu entre 1998 et 2002 du foyer d’État pour mineurs Aghia Varvara, à Athènes, où ils étaient hébergés après avoir été recueillis dans la rue par la police. Il semble qu’un grand nombre d’entre eux aient été victimes de trafiquants qui les forçaient à vendre des bibelots ou à mendier. Amnesty International s’inquiétait du fait que ces enfants n’avaient apparemment pas bénéficié d’une protection suffisante dans le foyer d’accueil et que les autorités grecques n’avaient guère déployé d’efforts pour les retrouver. Malgré l’intervention de plusieurs organisations non gouvernementales et du médiateur albanais, les autorités grecques n’ont pas mené une enquête judiciaire approfondie et impartiale sur cette affaire, même si la police a ouvert une enquête préliminaire en mai 2004.
7 sur 7, Enquête en Grèce, jeudi 29 août 2013.
l'avenir.net, 28 août 2013.
Le Télégramme, 29 août 2013.

Hambourg, Allemagne : Une famille rom de Bulgarie fait la une de la presse allemande parce qu'elle dort dans une tente avec de jeunes enfants, à l'abri d'un pont. La ville refuse de leur attribuer un logement mais propose un billet de retour vers le pays où elle était l'objet de discriminations de la part des autorités.
Ils ont voyagé à travers la moitié de l'Europe, mais ils sont sans abri pour la première fois à Hambourg. Depuis plusieurs semaines, la famille Nicolov, composée de six personnes, vit dans une tente sous le pont Kennedy. Les services sociaux ne leur ont offert qu'une chambre d'hôtel pour une nuit et un billet de bus pour retourner vers la mer Noire. Ils refusent de repartir.
En Bulgarie, la famille vivait sans revenu, sans eau ni électricité. "Il n'y a absolument aucune possibilité de travailler", explique Georgi Nikolov.
Georgi et Katerina ont essayé de se débrouiller en traversant l'Europe : Le travail saisonnier en Espagne et au Portugal. La collecte de la ferraille en France et en Angleterre. Nulle part, ils n'ont pu se construire une nouvelle vie. En France, ils ont été informés que les Bulgares ont la possibilité de travailler au Royaume-Uni. Une fois sur place, ils ont été expulsés par la police. S'ils sont venus à Hambourg, c'est uniquement parce qu'on leur a dit qu'il y avait du travail.
Hinzt & Kunzt, Das Hamburger Strassen Magazin, Obdachlose familie aus Bulgarien, par Benjamin Laufer, 28 août 2013.


Florence, Italie : A propos du nouveau campement rom sous le ponte dello Statuto, surnommé le camp de la honte, Matteo Renzi, le maire de Florence, a annoncé via twitter aux résidents d'envoyer des compte-rendus. Les journaux ont publié des photos et rapporté les plaintes des citoyens, la ruine est visible par tous mais le maire demande des compte-rendus avant d'engager la moindre action sanitaire ou sociale.
Nove da Firenze, Accampamento allo Statuto, Chronique de Marcello Zuinisi, représentant légal de la nation rom à Florence, 28 août 2013.

Le Havre (76), France : Installés de nouveau illégalement derrière l’église Saint-Augustin dans le quartier de l’Eure, les soixante-quatre Roms - dont quarante-quatre enfants - sont en effet expulsables à tout moment car l’évêque du Havre, Monseigneur Brunin, ne souhaite pas leur présence sur ce terrain. L’avis a été signé le 26 juillet. « Ce matin [lire hier matin], vers 10 heures, un huissier de justice est venu leur dire de partir », indique Marie-Hélène Boileau, membre du collectif.
Sensible à leur cause, Monseigneur Gaillot s’est entretenu avec certaines familles. « J’ai bon espoir qu’on leur trouve un hébergement, souligne l’évêque de Partenia. Quand une ville réussit l’intégration, elle trouve la paix sociale. Je serais tellement heureux que les enfants aient un toit avant la rentrée.
Paris-Normandie .fr, Roms, évêque et huissier, 28 août 2013.

Mâcon, France : Les familles du Kosovo qui séjournaient au camping de Mâcon après avoir vécu deux mois dans le square de la Paix ont été embarquées par la police vers 8h en direction de l'aéroport de Lyon, pour la Belgique, pays par lequel elles étaient arrivées et avait refusé leurs demandes d'asile. "Ces familles sont menacées de mort dans leur pays, ce qui se passe pour elle est dramatique." Elles étaient sommées de quitter le territoire français au 24 août.
Jouets abandonnés par les enfants,
au moment de l'expulsion
Les parents avaient adressé un recours gracieux au Préfet de Saône et Loire. Ce recours a été reçu le 26 août, il y a deux jours. Il était argumenté et motivé, par ce qui les fait fuir le Kosovo (le Kosovo n’est pas un « pays sûr » ici), et par la question des cinq enfants et leur droit à l’instruction. Mais la Préfecture a envoyé ce matin les forces de l’ordre au camping municipal, où la famille se trouvait depuis 10 jours. Deux fourgons de police pour une famille nombreuse qui ne pouvait ni fuir ni se cacher. 10 mn pour réveiller les enfants, rassembler les affaires. Expulsion. La Préfecture n’a pas examiné ce recours.
Mâcon infos, Expulsion des Roms de Mâcon, 28 août 2013.

Toulouse (31), France : Une trentaine de familles roms habiteraient encore dans les HLM des Castalides. Dont certaines avec grands-parents et enfants, parfois en bas âge et certains scolarisés. Pour la mairie, ils seraient vingt-quatre familles de Roms avec enfants résidant aux Castalides. Et quelques foyers isolés. La Ville doit proposer ce mercredi, lors du point presse commun du préfet Henri-Michel Comet et du maire Pierre Cohen, de les reloger sur un terrain avec mobil-home, équipé en eau et électricité. La Ville évoque un « village d’insertion » qui serait réservé aux familles roms avec enfants en bas âge. Les autres foyers roms s’engageant à un parcours d’insertion pourraient aussi éventuellement bénéficier de ce relogement temporaire. « Les premières familles devraient s’installer dès aujourd’hui mardi », indique la mairie.

« Nous sommes 30 à 40 familles roms logés ici au 6e étage dans des T2 insalubres, sans lumière dans les couloirs, nous n’avons jamais entendu parler de relogement même dans un camp », affirme Jonbiti Nowakowic, qui vit ici avec son père, sa femme et ses enfants, « je suis ici depuis dix ans ». Pour Hocine Moussaoui, porte-parole de la République du Cœur, « ce village pour les Roms, on ne sait rien dessus, où sera-t-il ? S’il est à 60 ou 80 km de Toulouse ? Et dans quelles conditions ? ».
Hier, la Ville de Toulouse se refusait à tout commentaire et toute précision sur le lieu d’implantation dudit village, en attendant la conférence de presse de ce mercredi. Peut-être aussi pour retarder au maximum les réactions qui ne manqueront pas de la part des riverains du terrain en question, sans doute peu enclins à accueillir des familles roms à proximité de leur domicile.
La Dépêche, 60 à 80 familles refusent de quitter leur logement aux Castalides, article de Philippe Emery du 27 août 2013

  • Jeudi 29 août
Saint-Martin-d'Hères (38), France : Ce jeudi 29 août une maison insalubre située rue du Dr Lamaze et occupée illégalement par une cinquantaine de personnes, dont une vingtaine d'enfants, a été évacuée à 6h30 du matin par les forces de l'ordre. L'évacuation était programmée de longue date, le maire de la commune ayant obtenu un report pour que les enfants de la communauté rom terminent l'année scolaire dans le quartier. 
Selon la préfecture de l'Isère, une "solution de relogement a été trouvée pour l'ensemble des occupants qui ont pu être relogés temporairement dans l'ex-bâtiment d'une administration, avenue Paul Verlaine à Grenoble". Ce relogement est temporaire, "il ne leur créé pas un droit au séjour en France", expliquent les services de l'Etat. Certaines personnes font actuellement l'objet d’une obligation de quitter le territoire français. 
  • Vendredi 30 août
Genève, Suisse : Les polices cantonale et municipale et la voirie de la Ville de Genève ont procédé ce vendredi matin à une nouvelle opération de démantèlement de neuf campements de mendiants roms installés sous les ponts et le long des rives de l’Arve et du Rhône. L’opération a pris fin peu avant midi. La voirie a chargé plus de 3,5 tonnes d’objets divers.
Tribune de Genève,Nouvelle évacuation de campements de mendiants à Genèv, par Jean-François Mabut / Xavier Lafargue, 30 août 2013

La Courneuve (93), France : Le tribunal de grande instance de Bobigny, qui statuait en référé, a ordonné l’expulsion du « Platz », le plus vieux campement rom d’Ile-de-France, mis en place il y a quatre ans et où vivent près de trois cents personnes.
Le Parisien, article du 30 août 2013

Photo d'Anais Hamer Sommet
Villeurbanne (69), France : Une dizaine de familles roms vivent et dorment terrées sous un étroit passage du périphérique. Ils sont trente-neuf adultes et une vingtaine d'enfants originaires du nord de la Roumanie, tous issus du même village, qui avaient élu domicile, depuis début juin sur un terrain vague, "une dépendance de la voie routière appartenant au Grand Lyon", rue de la Feyssine à Villeurbanne entre le campus de la Doua et le périphérique Laurent Bonnevay.
Des cabanes y avaient été bâties, malgré "la dangerosité du terrain séparé du périphérique par un mur de 50 cm seulement". Ils logeaient précédemment dans un squat à Vénissieux qui a brûlé en mai dernier, ce qui les a obligés à déménager.
Le Progrès, article du 30 août 2013.
Lyon Capitale, article de Lucie Blanchard du 22 août 2013.

4 commentaires:

  1. Respect des lois de la république et tout ira bien.

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  2. Je ne crois pas que ce soit la question, Claude. Puisque les premiers à ne pas respecter ces lois s'avèrent être un certain nombre d'élus et de gouvernants pratiquant l'amnésie collective.

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  3. ClaudeP
    Ça ressemble à des menaces...Sinon? Sinon quoi? On brûle les maison, on se renvoie la balle des sans -papier. Un enfant né dans une famille Rom, il fait quoi pour respecter la "République"? Elle a le dos large la République. En son nom, tellement de propos racistes et haineux sont prononcés chaque jours. Ahhh elle est bien belle votre République.

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    1. AH LA RAIE PUBLIQUE . HE BE C PAS 1 BORDEL ! MAIS TOI CA TE POSE AUCUN PROB . A DES MILLONS OUI

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