samedi 21 décembre 2013

En Grèce, persécutions et pogroms dans les quartiers roms

 Ilias Kasidiaris, candidat d'Aube Dorée
pour la mairie d'Athènes 
Depuis 2012, on assiste à une augmentation dramatique des attaques racistes menées par des groupuscules liés à l'Aube Dorée contre des tzi­ganes grecs. C'est à nous de les dénoncer sur la scène européenne, et d'endiguer en urgence l'infernale logique de pogroms et de lynchages qui s'est déjà mise en route au pays de Socrate.

Des groupes se prétendant des « citoyens indi­gnés » ont appelé le parti d'extrême-droite Aube Dorée à « trouver une solu­tion ». Cest au volant d'une colonne de véhicule qu'un groupuscule néo-nazi a pénétré quar­tiers et vil­lages tziganes, sous pré­texte de remédier à la délin­quance des populations roms.

A plusieurs reprises ces derniers mois, ils ont annoncé publi­que­ment des actions contre les roms, évo­quant « la nature cri­mi­nelle » de cette minorité, allant même jusqu’à par­ler d’eux comme de « para­sites qui s’introduisent dans le corps et l’âme de la Nation ».

Comme le rap­porte Katerina Rovva dans son repor­tage pour Ethnos, en juin 2012, lors d’un ras­sem­ble­ment de l’Aube Dorée à Menidi,  des habitants qui avaient entendu des slo­gans racistes anti-roms ont lancé des pierres à une pas­sante gitane, ce qui a pro­vo­qué des bagarres qui ont duré toute la nuit à Ano Liosia.
Ainsi a commencé l'intimidation des militants d'Aube Dorée pen­dant la période électorale.

Une scène simi­laire a pu être obser­vée en août de la même année, à Aetoliko Aetoloakarnanias. Selon les plaintes, dépo­sées en Janvier 2013, un groupe de 80 per­sonnes mené par les diri­geants locaux d’Aube Dorée a brûlé plusieurs habitations roms, tan­dis qu’en mai der­nier cir­cu­lait le texte sui­vant : « Dehors les gitans ! Aujourd'hui, 31 mai 2013, der­nier jour de leur séjour »
Partisans d'Aube Dorée,
Manifestation à Nuremberg,
mars 2013

En Septembre 2012, dans la commune de Messolongui, un homme de main d’Aube Dorée a été arrêté pour l’incendie cri­mi­nel d’un camion rom.

Leur haine contre les gitans est telle que les membres de l’organisation n’hésitent pas à inclure dans leur pro­pa­gande une demande d’expulsion des enfants…

En Juin 2012 à Céphalonie, un groupe dirigé par Chr. Chourmouzis a éloigné de force des enfants roms de l’aire de jeu du KTEL (com­pa­gnie grecque de bus).

De graves évè­ne­ments ont été pro­vo­qués en mars der­nier à Komotini, et en Avril à Messinia quand le député D. Koukoutsis et d’autres membres d’Aube Dorée ont crié à des tziganes qui se trou­vaient dans la cours de l’hôpital de Kalamatas « Dehors, les gitans de Messinia ! », les qua­li­fiant de « peste ». Les roms se sont reti­rés, terrifiés.

Portés par la haine et le racisme, les diri­geants d’Aube Dorée ne cherchent pas à lut­ter contre la cri­mi­na­lité, ils ne veillent surtout pas à la bonne inté­gra­tion des Roms dans la société grecque. Ils réclament au contraire leur exclu­sion vio­lente. Leurs réac­tions contre les ini­tia­tives visant à huma­ni­ser les condi­tions de vie des Roms sont révé­la­trices : en juillet 2013, Aube Dorée a qua­li­fié le maire d’Eurota en Laconie, Giannis Grypiotis, de « maire-gitan », sous prétexte qu'il refusait leurs méthodes.

Les per­sé­cu­tions se multiplient

Kostas Païteris, conseiller muni­ci­pal d’Agia Varvara, confirme les exclu­sions de gitans : « Il y a à peu près un an, à Anthlili de Lamia, des inci­dents se sont pro­duits entre des locaux et des gitans parce que cer­tains locaux, avec l’aide de l’Aube Dorée, n’ont pas laissé 20 enfants gitans, rési­dents de Anthilis, citoyens grecs, étu­dier à l’école. Ils ont blessé des per­sonnes âgées, et frappé des enfants. Finalement, suite à l’intervention du minis­tère de l’Éducation, ils sont allés à l’école, mais ils ont réussi à faire peur aux enfants… ».

Kasidiaris choque la popu­la­tion d’Aspropyrgos

« Jetez ces déchets humains ! » Le dis­cours d’Ilias Kasidiari a pro­vo­qué l’indignation en 2012, à Aspropyrgos où il a qua­li­fié les Roms de « déchets humains ». Le repré­sen­tant par­le­men­taire d’Aube Dorée s’est livré à un réci­tal hai­neux et raciste contre les Roms. En effet, sans aucune hési­ta­tion et publi­que­ment, il a exhorté les rési­dents à « se battre » s’ils vou­laient « net­toyer leur ville et atteindre leur objectif».
Dans le même dis­cours, Ilias Kasidiaris a fait valoir qu'« à Keratea, c’est devenu lit­té­ra­le­ment la guerre. A Agia Panteleimona, nous étions pré­sents lorsque la police anti-émeutes a occupé la place et jeté des lacry­mo­gènes. Mais quel a été le résul­tat ? C’est à Keratea qu’on a déchargé les ordures, c’est vous qui êtes ici qui vous débar­ras­se­rez de ces ordures humaines dont on vous a chargé et qui vous volent, qui vous assas­sinent. Depuis trois jours qu’ils vous visent avec des armes auto­ma­tiques depuis leur camp, et il n’y a eu aucune infor­ma­tion à la télé­vi­sion. Prenez l’information, il n’y a pas d’État, il n’y a pas de police, il n’y a pas de jus­tice, allez dans la rue, reven­di­quez vos droits et vous gagne­rez. Et nous, nous serons à vos côtés ». 

Cependant, ce n’est pas la pre­mière fois qu’Aube Dorée fait la guerre aux Roms. Quand on a retrouvé un jeune de 12 ans assas­siné à Mégare, l’organisation a orga­nisé un ras­sem­ble­ment, annon­çant des mesures contre les gitans.
L’annonce d’Aube Dorée a alors été per­çue comme un délire de haine et de racisme. Ils y qua­li­fient les Roms d’assassins et de cri­mi­nels et disent qu’ils se sont « empa­rés de la ville his­to­rique ». « Les pilleurs, les ter­ro­ristes et les assas­sins des camps roms ne peuvent plus être tolé­rés ».

Parmi les confé­ren­ciers du ras­sem­ble­ment, il y avait Ilias Kasidiaris et Giannis Lagos. Mais à Kato Achaïa, en Juillet 2012, le chef d’Aube Dorée a aussi lancé des slogans racistes contre les Roms en décla­rant que « le temps de la tolé­rance est révolu. Nous serons main­te­nant pré­sents et affron­te­rons chaque évè­ne­ment » Ce qu’ils entendent par « évè­ne­ment », c’est l’intégration des Roms dans la com­mu­nauté locale…



3 commentaires:

  1. La peste brune s'étend partout, et nous restons passifs comme dans les années trente!

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  2. Avant l'adhésion à l'Union Européenne, les roms grecs n'avaient aucune existence sociale. Ils n'existaient tous simplement pas, ils ne pouvaient pas être inscrit sur l'état civil, et pourtant ils sont présents dans ce pays depuis plus de 15 siècles.
    La "régularisation" de cette situation avait été une des conditions d'adhésion à l'Union pour la Grèce.
    Si la Grèce sort de l'Union .... il faut s'attendre au pire pour les roms grecs.

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  3. Shame On You Greece. Stop the persecution and Suffering of the Roma Now ! Compassion for Humanity. Learn it Fast before God deals with you.! The Roma are His children just like you. Do Not Harm them. Opre Roma !

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